Instant Broadcast

On pourrait faire semblant d'être des puits de science et vous dire qu'on suit Herva depuis les premiers sons pondus dans sa piaule d'étudiant en Italie. Vous faire croire que ses premiers EP's nous avaient déjà mis la puce à l'oreille et que cet album n'est que l'éclosion d'un artiste en devenir depuis des années. Bref, participer à l'esbroufe permanente qu'est la « critique musicale ». On n'en fera rien, puisque même si Hervè Atsè Corti est signé sur Delsin Records (une des toutes grosses écuries techno depuis pas mal d'années) on n'avait jamais entendu parler de cet énième macaroni qui sévit sur la scène techno. A l'heure où la musique électronique oscille entre complexité croissante et retour à des fondamentaux plus binaires, Herva serait une sorte de François Bayrou, un bon gros centriste qui prend tout ce qui lui plaît. On passe donc de morceaux techno assez durs à des trucs plus house old school en passant par des sonorités plus expérimentales. Pourtant, ce côté apparemment très décousu et bordélique ne vient jamais entamer le plaisir intense que l'on éprouve à l'écoute de ce disque. On ne va pas donc pas en faire des caisses ou partir dans une prose fumeuse et alambiquée puisque c'est la simplicité et la spontanéité d'Instant Broadcast qui en sont les principaux atouts. Une vraie performance qui laisserait presque croire à l'auditeur qu'il est aisé d'atteindre un tel degré de maîtrise. En outre, ce disque nous est des plus agréable vu la (sur)dose de techno opaque et immersive que l'on ingurgite depuis quelques années maintenant. Au bout du compte, on obtient un tout bon disque qui se laissera facilement écouter en boucle sans que l'on ressente le besoin d 'y accoler l'étiquette de « chef d'œuvre ». C'est peut-être finalement ce que l'on demande à la musique électronique en 2014, un peu plus de simplicité et moins de suivisme. Bref si on devait faire la promotion de ce LP, le slogan serait tout trouvé: Herva, le goût des choses simples.