In The Clouds

Manifestement, Stefan Olsdal s’ennuyait. Las de faire pleurer les adolescentes du monde entier avec Placebo, le voilà décidé à les faire danser. Pourquoi pas ? Mais quand on provient du pays du rimmel qui coule, s’imposer sur une scène électro rock plus que saturée d’excellents groupes semble être une opération particulièrement risquée.

Hotel Persona, duo composé de Stefan et de David Amen auquel vient s’ajouter le chanteur Javier Solo, s’adonne dès 2005 au deejaying mondain, au remix intempestif des Placebo déjà cités. La formation donne naissance à In The Clouds, album bicéphale chanté en anglais par Olsdal lui-même et par Solo pour sa version espagnole, qui témoigne une admiration non feinte à Depeche Mode ou Eurythmics.

In The Clouds est particulièrement décousu et mal dégrossi. On passe sans cesse d’un titre dance caricatural (cf. le pompeux « Fight For Love ») à une rengaine « pop guimauve » ressassée encore et encore. L’ennui gagne du terrain à mesure que les dix (longues) pistes s’égrainent, ce qui est un paradoxe insurmontable pour un album qui se veut bougeant. La faute sans doute au songwriting personnel d’Olsdal qui vient casser régulièrement le rythme déjà peu soutenu de cet album. Les interventions de Samantha Fox, de Brian Molko himself et de l’icône de la pop espagnol Miguel Bosé n’ajoutent absolument rien à son contenu.

En définitive, n’importe lequel des buzz électro rock (à savoir les Klaxons ou IAMX, si vous tenez à conserver le coté androgyne ; MGMT à défaut) offre une alternative bien plus intéressante à ce qu’Hotel Persona a à nous proposer.