In Our Bedroom After The War

Deux années après un Set Yourself On Fire qui les avait consacrés sur la scène internationale, les Canadiens de Stars effectuent leur grand retour avec In Our Bedroom After The War pendant que leurs compatriotes et amis de Broken Social Scene font la fête à Kevin Drew sur Spirit It… Et si la formation d’Amy Millan et de Torquill Campbell bénéficie d’une place quelque peu à part sur la prolifique scène canadienne, elle le doit en grande partie au fait qu’elle est l’une des moins expérimentales, pour ne pas dire la plus conservatrice au point de vue strictement musical.

Bien sûr, nous n’irons pas aussi loin que certains de leurs détracteurs qui osent comparer Stars aux très mièvres The Cardigans sur le simple fait que la formation de Toronto dégage, par moment, un côté un rien trop fleur bleue. Même si la critique n’est pas totalement infondée, on y verra simplement un goût exacerbé pour une pop classieuse, à la fois profondément romantique et littéraire. D’ailleurs, la musique de Stars se caractérise principalement par l’importance que celle-ci accorde à la narration. Loin de former un groupe révolutionnaire, les Canadiens nous offrent cependant, avec In Our Bedroom After The War, un album direct qui dégage un potentiel scénique hors du commun. Conçu pour la scène, l’opus ne voit pas pour autant le groupe se doter d’un son plus brut au détriment de la finesse des arrangements. Dès lors, Stars a beau ne pas avoir inventé la poudre à canon, les 13 compositions de leur quatrième album n’en sont pas moins intéressantes pour autant. Au contraire même, il est plaisant d’écouter de temps à autre les albums, à condition qu’ils soient bons, de groupes pop n’ayant pas la moindre prétention de changer le cours du monde.

Loin de la pure hype, Stars maintient donc sa ligne de conduite avec In Our Bedroom After The War, un album qui ne changera pas grand-chose dans l’évolution du groupe. Et si on espère que son étoile se mette enfin à briller de mille feux, il y a de fortes chances qu’il s’agisse là d’un statu quo pour les Canadiens. Mais est-ce forcément négatif ? A coup sûr, les fans de la première heure s'y retrouveront…