In Case We Die
Architecture In Helsinki
Quelqu’un a-t-il déjà entendu parler d’architecture finlandaise ? J’imagine que pour la plupart la réponse est non tandis que les plus pédants d’entre vous me sortiront Alvar Aalto. Le genre de nom qui vous ferait gagner au Trivial Poursuit et laisserait vos amis pantois. Et bien non, mon but ne sera pas de vous parler de l’architecture fonctionnaliste et organique du Finlandais même si ma formation rendrait la chose possible. Ici, on abordera plutôt l’une des sensations musicales du moment, les biens nommés Australiens d’Architecture In Helsinki. Paradoxe quand tu nous tiens.
Par où commencer tellement ce deuxième effort des résidents de Melbourne (après Fingers Crossed) part dans tous les sens. Le premier titre "Neverevereverdid" permet de planter directement le décor, foutraque s’il en est : une cloche qui sonne, une chorale féminine qui prend le relais, les première percussions, cuivres et chants avant une accélération des plus brutales. C’est parti pour quarante minutes de réjouissances et de festivités sonores. Tout ça alors que le titre de l'album In Case We Die n’annonçait pas tant de légèreté. Paradoxe quand… Soit. A l’inverse d’Arcade Fire dont l’aspect obituaire de Funeral passe au premier plan, ces huit joyeux lurons développent sur cet opus une musique extatique au possible. Néanmoins, des parallèles peuvent être lancés entre ces deux formations : l’effet de chorale, où tout le monde s’adonne au chant, l’échangisme instrumental et surtout l’impression de grande communion musicale.
In Case We Die propose douze morceaux pour autant d’univers différents. A l’écoute de ce disque, on passe par tous les sentiments, qu’ils soient posés ou d’une rare urgence. Pour peu, on se prendrait à accompagner le groupe au chant alors qu’on ne connaît absolument pas les paroles. Ou encore à danser dans sa voiture alors qu’on est bloqué dans les embouteillages inhérents aux heures de pointes. D’un point de vue strictement musical, In Case We Die explose littéralement tous les carcans dans lesquels on ne veut pas l’enfermer : une pop barrée qui fricote dans tous les sens. Aussi bien avec le folk, le rock ou le gospel tout en caressant d’une main l’électronique. L’instrumentation fait place à une ribambelle innombrable d’instruments dont on retiendra particulièrement les cuivres et les percussions. Constamment, on est balancé entre les Beach Boys, la pop sucrée des Papas Fritas, l’effet de chorale des Polyphonic Spree ou encore le Blueberry Boat des Fiery Furnaces. Cela part donc dans tous les sens mais autant dire que les victimes sont consentantes au point d’en avoir un sourire béat.
Ne pensons surtout pas à demain car cet opus d’Architecture In Helsinki pourrait être le nouveau chantre du Carpe Diem musical. Peut-être que dans un futur plus ou moins proche, on se lassera de titres tels que "Neverevereverdid", "It'5", "Do The Whirlwind", "The Cemetary" mais profitons-en tant qu’il est encore temps. Et puis comment ne pas se laisser emporter par "Wishbone", véritable hymne qui fera revenir le soleil dans nos froides contrées. Un incontestable vent de fraîcheur.