I'll Be a Virgin I'll Be a Mountain
Maximilian Hecker
Après plusieurs années de bons et loyaux services chez ses compatriotes de Kitty Yo pour lesquels il a livré trois albums d'une qualité plutôt remarquable, Maximilan Hecker a décidé de passer à l'échelon supérieur en posant chez le géant V2 ses valises pleines de cette pop mélancolique dont lui seul a le secret. Un an seulement après le déchirant Lady Sleep, le voilà donc de retour avec douze nouveaux titres qui, autant le dire tout de suite, ne marquent pas une évolution flagrante dans le chef du songwriter berlinois, mais qui font par contre toujours autant plaisir à entendre.
Pour ceux qui suivent Maximilian Hecker depuis ses débuts, la formule est archi-connue et pourtant toujours aussi efficace: prenez un piano et une guitare acoustique pour pierre angulaire, une voix cristalline se faisant l'écho d'un spleen profond et d'un chagrin inconsolable et des arrangements discrets (cordes, glockenspiel,…) se fondant à merveille dans cet ensemble rehaussé d'une production lissée et vous obtenez le fonds de commerce qui fait vivre Maximilian Hecker depuis plus de 5 ans. Pourtant, malgré une formule figée, difficile de ne pas succomber à ces douze nouveaux écrins dévoilant encore un peu plus l'âme blessée d'un jeune homme qui se cache derrière une pop aussi touchante que cotonneuse pour exprimer un certain mal-être. Car la grande qualité de Maximilian Hecker, c'est probablement d'avoir toujours réussi à pondre des ballades tendres et émouvantes qui ne sombrent jamais dans la mièvrerie ou le réchauffé. Il se dégage de ses compositions - il est vrai légèrement fleur bleue - une sincérité qui ne peut être feinte. Il suffit pour s'en convaincre de se laisser imprégner par l'intensité émotionnelle dégagée par le dépouillé "Feel Like Children" ou les délicatement construits "You Came To Me When I Was Born" et "Snow White".
C'est certain, les fans du romantique teuton et les cœurs de guimauve vont adorer, tandis que ses détracteurs verront dans I'll Be a Virgin I'll be a Moutain une nouvelle occasion de s'en prendre à Maximilan Hecker à coup de critiques faciles et prévisibles. Faites votre choix. Pour ce qui me concerne, c'est à l'évidence dans la première catégorie que j'ai décidé de me situer.