Hippies

Harlem

Domino – 2010
par Serge, le 6 août 2010
7

Ecouter Harlem, c'est s'inviter à citer au moins une trentaine de références, d'influences possibles, de groupes à la musique plus ou moins semblable. Selon l'âge du capitaine et ses inclinaisons personnelles, cela ira des Beatles du début -période Cavern Club- aux Black Lips enjoués et mignons des quasi-tubes pop ("Dirty Hands", "Bad Kids"...), en passant par les Monkees ou encore les Pixies... Une certaine idée du son et de l'attitude garage appliquée à la sunshine pop, en d'autres termes, où sont privilégiés l'évidence mélodique et le côté cute plutôt que le bouillon noise et la démarche morveuse.

D'une traite et pas trop souvent, l'album, qui fonce à toute blinde, est un réel plaisir. A l'auscultation, c'est par contre une toute autre affaire. C'est que ces types ont beau venir du Texas et réussir quelques chansons vraiment emballantes, parfaites même, entre ces fulgurances, ils peuvent aussi se vautrer dans une pop lambda à l'énergie vaine, à l'enjouement crétin; de l'ordre de celle des pires groupes provinciaux se présentant aux radio-crochets armés de références similaires. Voilà le principal problème de cet album : 3 ou 4 vraies pépites et le reste n'est que scories à peu près sans le moindre intérêt dès que l'éruption est passée. Alors évidemment, on fait péter, péter et re-péter. Et puis, on se lasse. Vite. Trop vite.

Hippies, Harlem, voilà donc bien encore un album qui résume toute l'époque : permission d'y piocher ses fichiers préférés et de jeter le reste, we dit it to get gigs, 50 ans de pop-music dans une demi-heure d'overdose d'influences variées et l'internationale poppeuse contente de se trouver un disque «garage» neuneu qui fasse pour une fois plus penser aux baisers salés et aux bonbons roses qu'au bondage et à la drogue. Lux Interior, reviens...