Hercules & Love Affair

Hercules & Love Affair

DFA – 2008
par Jeff, le 25 mars 2008
7

Cet été, il sera bien difficile d’échapper à la déferlante « disco » qui risque fort de s’abattre sur nous. Mais si les moins futés d’entre nous se rueront dans les salles obscures pour y voir Franck Dubosc donner sa version de la fièvre du samedi soir, il y a fort à parier que, pendant ce temps-là, d’autres, mieux informés, se trémousseront au son de Hercules & Love Affair, la dernière trouvaille en date du rarement décevant label DFA. Ceux qui suivent l'actualité de la structure notamment dirigée par ce génie de James Murphy auront noté que ses têtes pensantes portent une admiration sans borne pour la disco, qu’ils aiment mâtiner d'electro ou de kraut. Et plus que jamais, le projet du New-Yorkais Andy Butler se propose de remonter le temps et de se projeter à l’âge d’or du genre. Et si les disques de LCD Soundystem ou The Juan MacLean ou le dernier mix concocté pour la Fabric par James Murphy et Pat Mahoney témoignaient d'un amour pour le genre sous toutes ses formes, ce premier effort de Hercules and Love Affair est un disque de disco que l'on pourrait qualifier de 'pure et dure'. Mais n'ayez crainte, pas de trace des Bee Gees ou des Village People sur cet opus…

Raffiné et généreux, cet album éponyme est avant tout porté par le magnifique et imparable single "Blind", à côté duquel il est difficile de passer depuis sa sortie il y a quelques semaines et qui risque fort de continuer à faire des ravages dans les semaines et mois à venir. Condensé d'hédonisme porté par la voix magique de Antony Hegarty (celui-là même qui, il y a deux ans, remportait le Mercury Prize avec un album habité d’une épure merveilleuse), le premier single de HALA place la barre extrêmement haut. D’ailleurs, les neuf autres titres ici présents, bien qu’extrêmement agréables, ne dépassent jamais les sommets atteints sur "Blind", un titre qui n'est finalement pas représentatif de la coloration générale de cet album coproduit par Tim Goldsworthy. Car si le titre précité est une invitation à descendre dans les plus brefs délais sur la piste pour s’y démener jusqu’à ce que mort s’ensuive, les autres titres du disque ont plutôt leur place à un moment de la soirée où le clubber avide de sensations est en pleine montée. Rehaussés par une production luxuriante et les voix de plusieurs chanteurs, ceux-ci n’en restent pas moins un échauffement de choix doublé d’un bel exercice stylistique dont il serait dommage de se priver.

Le goût des autres :
7 Adrien 8 Simon 9 Julien 7 Laurent_old 7 Nicolas 7 Popop 9 Julien Gas