Head Stunts

The Datsuns

V2 – 2008
par Romain, le 29 octobre 2008
5

Deux années se sont écoulées depuis Smoke and Mirrors. Quatre depuis Outta Sight / Outta Mind et six depuis The Datsuns. La logique élémentaire voulait donc que sorte cette année le dernier opus des Néo-Zélandais. Pas de surprise.

Non, vraiment pas de surprise, Head Stunts est bel et bien de la famille. Il a la même bonne bouille punk rock que ses prédécesseurs, la même insolence juvénile et les mêmes riffs 70’s mais ca reste finalement la même recette : abîmez les oreilles de l’auditeur pour bien lui faire comprendre où il va avec un premier titre/single bien pêchu ("Human Error"), gagnez ensuite sa fibre mélomane  avec un titre accrocheur ("Hey ! Paranoid People (What’s In Your Head?)"), secouez-le encore un moment avec un mélange des deux et terminez avec une ritournelle longuement ressassée ("Somebody Better" ; mais souvenez-vous, sur Smoke And Mirrors, c’était "Too Little Fire"). C’est certes une formule qui marche, mais après quatre réitérations, on peut comprendre que même les fidèles puissent se lasser.

Un pur ersatz donc ? Pas totalement. Les différences, minimes, se retrouvent au niveau de la couleur thématique de l’album. Outta Sight / Outta Mind, signé Paul Jones, entretenait le culte de Led Zeppelin avec ardeur, Smoke And Mirrors jouait plus le coté mystique avec du gospel et des chanteuses soul ("All Aboard" était un titre symptomatique de cette tendance) ; tandis qu’avec Head Stunts, c’est le psychédélique 60’s qui ressort (eh oui, les Datsuns savent se mettre au goût du jour). "Eye Of The Needle", par exemple, est clairement inspiré par des formations comme Black Mountain de laquelle on a extrait la reverb et la batterie « galérienne », tandis que "Somebody Better" joue la carte des riffs orientalisants. C’est éprouvé, mais pas déplaisant. 

Malheureusement  Head Stunts est aussi bien plus « clean » que ses prédécesseurs. Tout est travaillé à la loupe en studio et on perd petit à petit l’aspect garage initial pour un son punk rock trop propre. Ca sonne par moment comme un groupe d’emo punk dernière génération. Désagréable.

Au final on obtient un album lisse, peu innovant mais néanmoins énergique auquel on pourrait aisément substituer n’importe quelle autre production du groupe.