Hang
Foxygen
Après un premier album passé assez largement sous les radars en 2012, Take the Kids Off Broadway, Foxygen a connu les joies de la hype folle et les salles combles avec We Are the 21st Century Ambassadors of Peace & Magic, galette portée par un tube de 3 minutes et 50 secondes, l’inusable "San Francisco". Suite à ces deux premières livraisons synthétisant la quintessence du son des années 60, le groupe s’est embarqué dans un disque concept de 80 minutes, …And Star Power, beaucoup plus ambitieux et composé de chansons parfois au stade d’ébauches, sorte de version miniature de The Life of Pablo en version indie pop.
On a ensuite cru pendant un moment qu’après l’énergie mise dans ce projet et la tournée qui a suivi, les Californiens allaient raccrocher les gants. Il n’en est rien et les voilà qui remettent le couvert en reprenant les choses là où ils les avaient laissées : "Hang" était le nom de la dernière piste de leur précédent disque, Hang sera aussi le titre de cet album. La bonne nouvelle, c’est que les Américains ont fait le choix de revenir à leur fondamentaux avec un disque de 8 morceaux, le plus court de toute leur discographie, renouant avec la démarche qui a fait leur bonne fortune.
La mauvaise nouvelle ? Les deux garçons s’éloignent considérablement de leurs influences sixties pour se jeter sans retenue dans les années 70 et 80. Dès les premières notes de synthés qui ouvrent le morceau introductif on se croirait en train d’écouter un bon vieux Supertramp et de (trop) nombreux passages tombent dans ce travers il faut l’avouer assez désagréable pour qui a entendu en boucle Breakfast in America sur la route des vacances pendant ses années d'enfance, accompagné des "écoute ce son mon fils, ça c'est du rock !" de rigueur du daron.
Il est clair que personne en studio n’a jugé bon de mettre le frein sur les arrangements, qui dégoulinent de cuivres, de cordes et de multiples couches qui nous amènent par moment à frôler l’indigestion. Heureusement le sens de la mélodie est toujours là et, si l'on arrive à faire abstraction des choix de production, on se retrouve quand même avec une poignée de morceaux qui sortent du lot, comme "Avalon" ou "America". Mais à l'arrivée, on réalise aussi que la carrière de Foxygen est un peu trop erratique pour qu'on décide de les suivre les yeux fermés et la bouche en cœur, alors que We Are the 21st… nous avait, en son temps, fait miroiter de fort belles promesses. Dommage.