Half Cuts 1 EP
December / Kaumwald
Les années passent et In Paradisum demeure, avec sa dynamique en forme de collectif, son mysticisme cool et sa capacité à toujours croiser les lignes. Si bien qu’un des plaisirs à suivre le label de Paul Régimbeau et Guillaume Heuguet tient de l’impossibilité de savoir à l’avance à quelle sauce on va être mangé, sortie après sortie. On l’a encore vu avec les sorties de la série IPX ou avec le dernier Run Dust, In Paradisum n’aura jamais vocation à jouer les seconds couteaux dans une industrie techno souvent sombre par opportunisme. Ici on aime les belles choses, souvent hybrides et expérimentales, presque tout le temps club-friendly. Presque pas parisienne, aussi. De la musique qui se fixe simplement sur le cortex et qui finit par s’organiser en un panorama à taille humaine, qui n’a pas d’autre prétention que de proposer une esthétique en béton et de l’amour de composition.
Ce split EP entre December et Kaumwald, c’est tout ça en quatre titres : de la techno qui groove bizarrement, un vice post-punk dans les lignes de basses, du larsen gentillet, une dégaine electro un peu rouillée et des manipulations analogiques qui grincent. Vingt minutes où les lignes semblent floues, où le club se redonne une nouvelle dimension, moins figée et plus provocante. Une musique simple et intrigante, qui propose un programme qu’on aurait pu qualifier d’anti-clubbing si elle n’envoyait pas autant d’images de drogues, de peak hour et de backroom où les mecs s’enculent préventivement comme mode exclusif de résolution des conflits. Quatre belles pépites, lâchée par des personnalités qu’on a pu croiser précédemment chez Kill The Dj, Opal Tapes ou Where To Know ? Hybride, mystique et très cool. Du In Paradisum en plein.