Great Western Valkyrie
Rival Sons
Qu’est-ce qu’on l’aime notre techno lettonne, notre post-rock colombien, notre electronica bulgare, notre pop portugaise. Quel plaisir on prend à aller foutre nos nez dans les recoins un peu pourlingues de l’internet à la recherche du groupe qui nous foutra des papillons dans le bide. Qu’est-ce qu’on s’amuse à butiner de Bandcamp en Soundcloud. Enfin bon, cette quête perpétuelle de la pépite ignorée peut également se révéler être un exercice éminement casse-burnes – et là, on n’est pas vraiment aidé par le talent des prétendants. C’est génaralement à ce moment que l’on arrête de se prendre pour les Edmund Hillary du bon goût et de la bienséance, et que l’on s’en retourne quelques semaines durant à nos disques de chevet. Ces fidèles compagnons. L’autre possibilité consiste à s’enticher d’une galette dont on n’attendait probablement rien, et qui n’a certainement pas les qualités défricheuses de ces groupes qui se prennent pour les nouveaux Animal Collective. Et c’est à ce moment que débarquent les mecs de Rival Sons. Et là, on peut vous la faire court : si vous aimez le rock qui a des poils aux couilles et qui sent un peu la transpiration, que vous êtes convaincu qu’on n’a rien fait de mieux que Led Zeppelin et qu’aujourd’hui, le wok’n’woll qui déchire sa race ce sont les Black Keys, alors c’est sûr, Great Western Valkyrie sera votre disque de 2014. Et franchement, on ne vous en voudra pas – même si on ne manquera pas de vous traiter de vieux con au passage, faut pas déconner non plus. Parce qu’aussi surproduit et faussement rétro puisse être ce quatrième album du groupe californien, on a bien du mal à résister à la puissance toute testostéronée qu’il déploie, à ne pas se faire avoir comme un couillon devant ces effets de manche à répétition ou à ne pas trouver que ces soli de guitare envoient tellement de pâté. Et puis soyons clairs, on n’a pas commencé à écouter du Godspeed You ! Black Emperor à 16 ans. Comme tout le monde, on a fait son écolage auprès d’un grand frère qui écoutait The Cure ou Led Zep. On a tous eu les mêmes frissons en écoutant pour la première fois les Remasters. Et rien que pour nous avoir rappelé cette époque bénie et méchamment innocente, on dit merci à Rival Sons.