Going to Where The Tea Treas Are
Peter Von Poehl
Qui est Peter von Poehl ? Inconnu au bataillon avant une déambulation en mode Random dans les rayons de mon disquaire préféré, ce songwriter germano-suédois fait pourtant partie du paysage musical français depuis de nombreuses années puisque, découvert par Bertrand Burgalat, il appartient à la fameuse écurie Tricatel et a, notamment, fait partie du combo qui deviendra plus tard (mais sans lui) le groupe AS Dragon (dont on se souvient surtout de la chanteuse…), avant de multiplier les collaborations avec des artistes bien de chez nous (Lio, Marie Modiano, Michel Houellebecq, Vincent Delerm…).
Going to Where The Tea Treas Are est son premier album. Pour faire simple, c'est du folk, du bon, du beau, du mélodieux comme c'est pas permis. Une première écoute suffit à faire tomber l'auditeur de sa chaise (en l'occurrence un tabouret, mais ce n'est pas tellement le sujet) tant les mélodies sont renversantes de beauté, immédiatement accessibles, mais sans jamais, au grand jamais, verser dans le vulgaire. Finement ciselées, comme des diamants que Peter von Poehl, à la voix cristalline, aurait passé des heures à tailler, patiemment, les compositions flattent l'oreille avec une impression d'insolente facilité que pourrait jalouser un certain Damien Rice, malgré les évidentes qualités de son dernier album.
Un exemple ? Un seul suffira à vous convaincre : "Story of the Impossible", dont une vidéo est disponible sur le site officiel de Peter von Poehl, est un bijou de douceur, de jolie mélodie et d'arrangements somptueux, surmonté d'une voix androgyne et chaleureuse. Vous en tomberez immédiatement amoureux (voire amoureuse, le cas échéant), l'envie de vous procurer cet album ne vous lâchera plus, et, vous aussi, vous finirez par aller du côté des théiers.
Par moments, l'album fait un peu penser au Nine Objects of Desire de Suzanne Vega, sorti en 1996, par la même recherche stylistique et un travail assez comparable sur les rythmiques. A cet égard, les premières secondes du titre éponyme, "Going to Where the Tea Trees Are", sont particulièrement révélatrices, de même que la batterie sur l'impressionnante "The Bell Tolls Five", voire sur "Scorpion Grass", qui, accompagnée de cuivres bienvenus, plonge l'auditeur dans un délice vertigineux. Un grand disque, à découvrir, Tôt ou Tard...