Flashmob

Vitalic

Pias – 2009
par Julien Gas, le 29 octobre 2009
7

C'était en 2001: le Dijonnais Pascal Arbez, plus connu sous le nom de Vitalic, sort sur le label International Deejay Gigolo son Poney Ep. C'est la claque, quatre titres alliant l'intensité du rock à la folie de la techno. Peu après sa sortie, le vinyle devient la plaque la plus vendue du label de DJ Hell, "Poney part 2" et surtout "la rock 01" retournent tous les dancefloors, ce dernier titre allant jusqu'à figurer sur la compilation As Heard on Radio Soulwax pt. 2 des 2 many dj's. Vitalic monte ensuite sa propre structure, Citizen Records, s'offre quelques remixes puis seulement s'attaque à son album.

Ok Cowboy sort en 2005 et est également un énorme succès. Un artiste  électro français n'avait plus touché un public aussi large depuis la vague French touch de la fin des années 90 avec Daft Punk et consorts. "My Friend Dario" devient un hymne qui réunit les amateurs de techno, de rock ou de disco, on joue le titre dans les clubs branchés des capitales européennes mais aussi dans les fêtes de village. L'album se vend à 100.000 exemplaires et Vitalic garde une crédibilité artistique certaine. Souvent considéré comme étant le précurseur de la French Touch 2.0, il fut en effet un des premiers à sortir une electro plus épaisse, à envoyer des turbines, bref à maximaliser son son. Fort du succès de son premier album, Vitalic s'aventure dans une tournée mondiale gargantuesque, fréquentant clubs et gros festivals, laissant à chaque passage des trainées de soufre, tant son live était surpuissant.

Nous sommes maintenant en 2009. Le mois de septembre annonçait son habituelle rentrée scolaire, mais aussi celle de Pascal Arbez qui débarque avec son deuxième album, Flashmob. Quatre ans après la folie Ok Cowboy, l'effet Vitalic est retombé, de gros tabasseurs et amateurs de turbine sont passés derière lui, épaisissant le son encore et encore souvent jusqu'à l'écoeurement. Le Dijonnais fait maintenant partie des vétérans de la scène, mais sa deuxième plaque n'en demeure pas moins attendue. Sur ce deuxième chapitre de l'histoire, on oublie doucement les guitares vrillées et le rock viril qui ont fait le succès de Ok Cowboy. Moins percutant, plus mature, Vitalic nous revient avec un album plus orienté électro-disco. Le son se veut moins dark, plus lumineux. La majorité des titres de l'album sonnent néammoins comme d'éternels "singles" qui pousseront le public à lever les bras en l'air, une fois en live. Une musique  moins énervée, mais plus fouillée, plus chaude, plus sinueuse sans doute également. Alors que Pias désirait un album pop de la part de Vitalic, le Français leur sert un album de techno, une techno qui se mêle parfois au disco ("Station Mir 2009"), se perd dans des ballades moites et vocodées ("Still" et "Poison Lipp") mais aussi dans une électro plus dure ("See the sea" ou encore "Terminator Benelux").

Sans être un disque éminemment retournant, on a bien l'impression que le Flashmob de Vitalic va rentrer doucement dans les cerveaux, grâce a ses plages de musiques électroniques difficilement résistibles, qui mettront d'ici quelques mois tout le monde d'accord, de l'éminent spécialiste à l'amateur de gros son dégoulinant. L'effet Vitalic sans doute.

Le goût des autres :
8 Julien