Faya
Christian Kjellvander
Révélé fin 2004 avec la sortie française sur le label Fargo de son premier album, le très bon Songs From A Two-Room Chapel, Christian Kjellvander traverse visiblement une phase créatrice hautement prolifique. Déjà auteur de nombreux disques avec ses anciens groupes Loosegoats et Songs Of Soil, le songwriter suédois n’aura pas mis longtemps pour coucher sur bandes son deuxième effort solo, avec l’aide du producteur Craig Schumacher, faiseur de merveilles pour Calexico et Giant Sand entre autres.
Pour ceux qui prendraient le train en route, Christian Kjellvander a beau être originaire du nord de l’Europe, son univers musical est quasi exclusivement inspiré par les Etats-Unis : tour à tour, sa musique rappelle les plus grands songwriters américains, de Neil Young à Townes Van Zandt en passant par Bob Dylan et Bruce Springsteen, avec toujours un mimétisme vocal assez flagrant avec ce dernier. Faya est en ce sens le jumeau parfait de son prédécesseur, en à peine plus sobre et plus mélancolique, à l’image de cette pochette tout en jeux d’ombres.
Au début, on a un peu peur : avec ses deux instrumentaux et ses neuf complaintes folk, le disque laisse une impression douce et familière à la fois, mais également assez monotone. Et puis les écoutes se succédant, les morceaux se révèlent et se détachent les uns des autres pour mieux affirmer leur singularité : "Juanita" est une jolie ballade hispanisante, "Reverse Traverse Blues" un blues rugueux, "Drunken Hands" un épatant premier single. Et puis, en fin de course, il y a "Roaring 40’s", un duo avec Nina Persson des Cardigans qui devrait agiter les stations de radio d’ici quelques mois.
Au final, Faya n’est pas exactement la merveille que l’on attendait après Songs From A Two-Room Chapel et les très bons concerts donnés par Kjellvander en 2005. Il s’agit juste d’un très bon disque de folk, chaleureux et bien composé. Le bonhomme est encore jeune, le chef-d’œuvre peut encore attendre un peu.