- EP
Roza Roza
On ne vous décrira pas bien longtemps le parcours de Roza Roza dans la mesure où on ne connait rien de tangible à son propos : à peine une page Discogs qui mentionne ce - EP comme le premier fait d’armes de cette entité (à défaut de pouvoir identifier autre chose) et des distributeurs sur internet qui ne font que retranscrire le communiqué de presse qu’on retrouve sur le Bandcamp de Mörk.
Car, vous vous en doutez, il a bien fallu qu’on le sorte de quelque part ce Roza Roza. C’est donc en traînant du côté de l’excellent Lobster Theremin (Mörk en étant la filiale récente) qu’on est tombé sur ces trois titres, reçus comme un cadeau inattendu. Inattendu car, premièrement (et c’est bien l’essentiel), ces trois titres sont absolument beaux et évocateurs. Ensuite, parce que Roza Roza est une bouffée d’air deep-techno comme on en entend trop rarement dans cette jungle de singes suiveurs – même si rien ne peut arriver à la cheville du bordel qui sévit dans la scène « deep-house ».
Un EP singulier en ce qu’il se construit comme un grand jam forcément sec au vu de l’utilisation quasi permanente d’une 808 en roue libre. Un peu d’emprunt à la dub-techno, beaucoup d’angles inattendus et des changements d’ambiances qui vont de Plastikman à Conforce en passant par des choses plus coulantes et délicates qui font penser à du Mathew Jonson (sous Cobblestone Jazz). Les trois titres s’étendent (parfois jusqu’à douze minutes) et profitent d’architectures mutantes inspirées du jazz pour s’imposer avec force dans la tête et dans les jambes.
À la relecture, ce dernier paragraphe ressemble trop à une mini-chronique d’un Télé 7 Jours, mais on a du mal à ne pas sourire bêtement à l’écoute de ces trois titres absolument impeccables (sobrement intitulés « - » , « -- » et « --- »), véritables pépites underground qu’on vous recommande tout particulièrement.