Eleonore

The Bony King of Nowhere

Pias Recordings – 2011
par Gwen, le 17 février 2011
9

Comme la plupart des jeunes gars de son âge, Bram Vanparys a beaucoup écouté Radiohead. Au point qu’il en est venu à assimiler son admiration pour le groupe à son propre nom de scène. Mais en dehors de sa légère similarité vocale avec Thom Yorke, Bram  n’a pas l’intention de jouer les figurants dans l’ombre du gourou d’Oxford. De plus, les prétendants à cette place peu reluisante ne manquent pas.

A 22 ans à peine, le Gantois s'est fait les griffes sur un excellent premier album, Alas My Love, qui lui a valu de devenir la petite fiancée des radios flamandes. Malheureusement, l’imperméabilité de la frontière linguistique l'a condamné à  passer relativement inaperçu plus au Sud. Deux ans plus tard, il décide de s’isoler dans son grenier en compagnie de ses acolytes et laisse les bons génies du folk flotter jusqu’à lui. Du premier mot au dernier soupir enregistré, chaque seconde d’Eleonore lui appartient. Vous excuserez l’inélégance mais putain, que c’est bon !

Les mélodies qui s’extraient de cette silhouette efflanquée pourraient faire capituler n’importe quel bataillon de marines en furie. De ses propres dires, le fait d’exposer sa voix et sa guitare sur le même plan lui a permis de se libérer de la pression du musicien qui n’a que son chant pour se défendre. « The more you think, the more you stink » aime-t-il rappeler. Au final, ce deuxième album, dépouillé, aérien et intense à la fois, presque trop court, se révèle être la bande-son idéale des après-midi d’hiver. Pas ceux qui puent juste avant la rentrée du lundi mais ceux qui nous conduisent à s’égarer sur les chemins boisés en espérant une évaporation subite entre deux conifères. Continue comme ça, manneke, et on l’aura notre Jeff Buckley du plat pays.