Dropping The Writ
Cass McCombs
Quand on l’avait quitté, voici près de trois ans, Cass McCombs n’était qu’un songwriter parmi d’autres. A l’époque, l’Américain était le dépositaire de seulement deux albums acoustiques (A et PREfection) qui, s’ils sautillaient allégrement sur la frontière pas toujours perceptible séparant le folk et la pop, ne lui permettaient pas de trouver sa propre voie. Dès lors, l’arrivée de Dropping The Writ s’avérait être un des plus redoutables quitte ou double de ce début d’année : soit il rangeait définitivement Cass McCombs au rayon des éternels espoirs, soit il lui permettait de prendre une nouvelle dimension. Après avoir pris le temps de digérer ce Dropping The Writ, nous plancherons à coup sûr vers la deuxième solution.
Toujours aussi difficile à mettre sous l’éteignoir, le singer-songwriter américain possède en effet le don de déconcerter son auditoire. Derrière son dandysme qui lui sert de refuge, l’Américain Cass McCombs ne laisse à personne le soin d’approcher d’un peu trop près son univers, renvoyant alors à Nietzsche tous ceux qui s’essaieraient à voir dans les paroles de quelconques références autobiographiques. À l’image de son auteur, la musique proposée sur Dropping The Writ est reptilienne, se faufilant entre les qualificatifs. Bien sûr, on pourrait uniquement voir cet opus comme la production la plus pop de Cass McCombs, évoquant par moments même un certain Elliott Smith, mais cela ne reflèterait que très partiellement le spectre musical visité par l’artiste. Tour à tour, ce sont donc l’americana, la new wave voire le rock psychédélique qui se trouvent conviés à la table de ce crooner du nouveau millénaire, tout aussi baroque que classique. Au bout du compte, si ce troisième album est sans doute le plus difficile à commenter de la discographie de Cass McCombs, il se révèle également le plus passionnant et le plus surprenant. Dès lors, on nourrit le secret espoir que le songwriter continue dans la voie qu’il semble s’être trouvée. Le chef-d’œuvre étant à portée de main...