Don't Believe The Truth
Oasis
A quelle vérité les frères Gallagher font-ils référence dans le titre de leur sixième album ? Celle de leur descente aux enfers depuis la sortie de Be Here Now en 1997 ? Celle de leur mégalomanie indécrottable qui leur fait annoncer chaque nouvel album comme leur meilleur depuis (What's The Story ?) Morning Glory ? A moins qu'ils ne fassent référence à la rumeur qui court depuis quelques semaines comme quoi Don’t Believe The Truth serait… (roulement de tambour)… un vrai grand disque de rock’n’roll !!! Bon, on se calme, Oasis ne vient pas de sortir son Revolver ou son Exile On Main Street. Les Mancuniens regardent trop dans le rétroviseur de leur discothèque pour sortir quoi que ce soit de franchement novateur, mais dans leur volonté de faire revivre The Who, The Kinks et le Velvet Underground (en plus des sempiternels Beatles et Stones), il faut bien avouer que le groupe s’en sort plutôt bien pour une fois.
Enfin, pour une fois… Ce serait tomber dans la facilité que d’affirmer que depuis 10 ans le groupe n’a rien écrit de valable. Malgré une moyenne générale plutôt faible, chaque album d'Oasis sorti depuis 1997 contient son lot de vraies réussites. Mais il y avait bien longtemps que les frères terribles n’avaient pas enregistré de disque aussi cohérent que ce Don’t Believe The Truth. Du boogie lourd et fier de "Turn Up The Sun" (une des plus belles réussites du disque, signée Andy Bell) à la grosse ballade "Let There Be Love" où Liam et Noel se donnent la réplique comme à la grande époque, ce cru 2005 tient incroyablement bien la route. OK, on pourrait pinailler sur pas mal de choses… D’abord sur ce premier single, "Lyla", honteusement pompé sur la discographie de Pete Townsend. Ensuite sur le choix délibéré de Noel Gallagher de se garder les meilleurs titres ("Mucky Fingers", "The Importance Of Being Idle") alors qu'il chante toujours moins bien que son cadet. Enfin sur cette vraie-fausse démocratie instaurée au niveau de l’écriture, et qui ferait presque regretter l’époque où l’aîné jouait les despotes.
Néanmoins, Don’t Believe The Truth fait son petit effet. En plus de récompenser les fans de la première heure qui n’avaient pas complètement perdu la foi, ce disque installe Oasis au rang de (jeune) dinosaure, toujours jugé sur son passé mais n'ayant plus à rougir de son présent. De toute façon, chacun a déjà choisi son camp depuis longtemps alors à quoi bon chercher à convaincre les éternels détracteurs ?