Do It Again
Röyksopp & Robyn
Il faut bien l'avouer, on se demande quand même parfois comment Robyn fait pour se faire aimer de tous. Sa musique est globalement de la pop FM, certes très bien foutue, mais qui aurait tendance à rebuter une grosse partie de la critique indépendante. Et pourtant, elle bénéficie depuis son album éponyme sorti en 2007 d'une réputation quasiment sans faille. Du coup, quand elle annonce un EP avec ses potes Röyksopp, on se demande si ce sera cette fois-ci que le sort sera levé. Pas tout à fait, même si Do It Again est quand même une belle escroquerie. Une escroquerie sur l'ampleur du projet, d'abord. Car si, à première vue, un disque de 35 minutes pourrait passer pour une production conséquente (après tout, le nouveau Jack White fait lui aussi moins de 40 minutes), il y a beaucoup de remplissage dans ces 5 titres. Des plages qui s'éternisent sans raison, des introductions à la longueur aussi douteuse que leur intérêt rallongent artificiellement la durée. Ce serait un détail, si le cœur des morceaux valaient le coup. Ce n'est pas toujours le cas. Attention, l'ensemble se tient quand même. L'ouverture "Monument" est sans doute le titre le plus réussi, le seul où la longueur se justifie plus ou moins. Une balade mid-tempo électronique dotée d'une production solide et d'une interprétation parfaite de la part de Robyn. Même les cuivres qui interviennent au milieu du morceau sont pertinents. Ça se gâte avec le second titre "Sayit", qui ne manque pourtant pas de bonnes idées (par exemple, le vocoder utilisé sur la voix masculine qui rappelle les bons morceaux d'electro-clash à la Dopplereffekt ou The Hacker). Malheureusement, bien que soutenu par une chouette production, la composition est vraiment à la traîne et le morceau ne mène nulle part. Tout l'inverse de "Do it again" ou "Every Little Thing", tout en efficacité, mais sans grand charme. On doit quand même sauver l'interprétation de Robyn qui a vraiment le chic pour amener de l'émotion dans des morceaux qui ne seraient que de la soupe pop FM si Katy Perry s'en chargeait. Le disque se ferme sur les 10 minutes d'une plage instrumentale dénuée du moindre intérêt et on ne peut s'empêcher en l'écoutant de se demander si on s'est encore fait avoir, si ce disque accolé d'autres noms que ceux de Robyn et Röyksopp réussirait a soulever le moindre intérêt de notre part. Peut-être pas, mais on assume...