Dj-Kicks

Peggy Gou

!K7 Records – 2019
par Côme, le 5 juillet 2019
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"Tout un magnifique début de carrière sur la base d’un seul morceau, et d’un battage médiatique sans précédent". Voilà ce que l’on disait de Peggy Gou il y a seulement sept mois. Depuis, rien n’a changé. Pire, tout s’est accentué, comme accéléré : la Coréenne est toujours partout, que ce soit en dj sets ou en publicités. Avec tout ça, on en oublierait « presque » qu’elle a lancé sa structure nommée Gudu et y a sorti un EP intitulé Moment. On aurait pu le chroniquer certes, mais on aurait probablement plus parlé d’elle que de musique. Pas uniquement parce que le phénomène Peggy Gou mérite que l’on s’y attarde. Disons que chroniquer un EP de 2 titres club, surtout lorsqu’il ressemble beaucoup au précédent, relève de l’exercice quelque-peu stérile. Heureusement pour nous et notre référencement Google, la DJ a aujourd’hui droit à son DJ-Kicks, exercice autrement plus intéressant, surtout lorsqu'on nous propose un voyage dans les disques qui ont "fait" Peggy Gou.

Loin du mix orienté club, celui-ci s'oriente bien plus vers une quasi-mixtape, lorgnant vers l’électro de Détroit, la house, ou encore Aphex Twin ou Kode9. Comment faire tenir tout cela en moins d’une heure et demie de temps ? La réponse est simple : en laissant de côté la technique au profit de la spontanéité. On alterne dès lors entre passages fort bien mixés (le milieu du mix beaucoup plus cohérent) et transitions vite-fait, notamment sur la fin du track de Kode9 justement, et pire encore, sur l’entrée du fameux morceau d’Aphex Twin. Si la qualité technique n’est pas non plus toujours à jeter, il est clair qu’il s’agit ici d’un exercice qui ne vaudra que par sa tracklist et ses choix. Tant mieux finalement, les sets plus classiques de la Coréenne ne manquant pas sur Internet, et les DJ-Kicks ayant toujours eu vocation à proposer "autre chose".

Mais que cherche donc à dire Peggy Gou, sinon qu’elle a bon goût ? Parce que si l’on connait sa passion pour l’électro, et que les choix les plus club sont vraiment bons (vrai coup de cœur entre autres pour le "3" de JRMS ou le "Epirus" de DeNiro), on peine à rentrer dans la collection de disques qu’elle présente. Soit parce que l'on ne peut s'empêcher de se demander en quoi ils l’ont vraiment influencé, soit parce qu’ils arrivent comme un cheveu sur la soupe alors que l’on commençait à peine à s’intéresser à ce qu’elle pouvait bien avoir à proposer. D’une tracklist fort inventive, l'auditeur passe à une expérience qui s’apparente plus à écouter vite fait des sons chez son disquaire local. À l’arrivée, on n’en sait toujours pas plus sur ce que tous ces morceaux peuvent bien signifier pour la DJ. Au moins sait-on qu’elle aime plein de choses, trop cool non ? Cool comme Peggy Gou. Vous saviez qu’elle était cool Peggy Gou ?