Dj-Kicks

Digitalism

!K7 – 2012
par Aurélien, le 20 juillet 2012
4

Il y a eu d'abord le prometteur Gold Panda, la légende Photek, et plus récemment encore Maya Jane Coles. Tous ont eu droit à leur volume mixé de la légendaire série des DJ Kicks. Soit une jolie brochette d'artistes versant dans le mental et le cotonneux qui n'était peut-être pas exactement prête à se faire éclabousser par la nouvelle sélection grassouillette des teutons de Digitalism. Et on ne leur en tiendra pas trop rigueur, car si ce nouveau volume est loin d'être exempt de qualités, on ne sait au final pas tellement ce qui a amené !K7 a demander ce mix à un duo qui a toujours brillé pour la qualité de ses lives sautillants plutôt que pour ses  talents de sélecteurs.

Le premier quart de cette sélection se laissait pourtant doucement apprécier malgré cette radicale absence de savoir-faire derrière les platines et une tendance à la saturation: plaisir coupable et adolescent, le mix proposé par les Allemands joue sans sommation la carte de l'exutoire club et pioche dans un cocktail rafraîchissant aux saveurs electro-rock pour une sélection qui fait la part-belle aux kicks tapageurs et qui fait du bien par où elle passe... Mais dont l'intérêt s'essouffle trop rapidement. L'alchimie ici proposée souffre en effet d'un manque flagrant de rythmes et de structures, se bloquant sur un systématique kick/snare qui use rapidement l'esgourde jusqu'à transformer cette sélection en un ensemble poussif et plat que même la présence de formidables highlights peine à relever. Et les quelques inédits du groupe parsemés dans le mix n'y changeront rien: ils se complaisent même dans leur grande majorité à un radical manque de finesse qui finit par enterrer le peu d'intérêt que l'on pouvait porter à la compilation...

On savait qu'il fallait s'attendre à quelque chose de peu intellectuel de la part des teutons, mais l'écoute de ce nouveau volume des DJ Kicks montre de tel signes de pénibilité qu'il en devient proprement insupportable passé la première demie heure de musique. Et s'il faut lui reconnaître au début un certain charme maladroit, nul doute que ce mix signé Digitalism saura se montrer passager dans le plaisir qu'il procure en raison d'un manque radical d'audace et d'un passe-passe de disques plus gauche qu'un DJ manchot. Quant à la musique de Jence et Ismail, elle commence à accuser une saveur bouchonnée un peu gênante pour un groupe qui n'a pas encore dépassé le cap du troisième album... Le moment serait donc peut-être venu pour mettre un peu d'eau dans le vin.

Le goût des autres :
5 David 7 Soul Brotha