Dissemble
Autobahn
A Leeds, on peut se targuer d'avoir une histoire musicale respectable. Enfin, pas du niveau de Bristol, Manchester ou Liverpool, mais tout de même un cran au-dessus de Peterborough ou Scunthorpe. Depuis la sortie du présent Dissemble, on peut dorénavant y associer le nom de Autobahn parmi les justes.
Il faut dire qu'en dire 10 titres, ce premier album a vraiment les armes pour convaincre : une grosse énergie post-punk, des guitares épaisses, une basse qui claque, un chant rageur. Pour paraphraser ce qu'on en disait déjà en juillet : c'est comme si Joy Division prenait The Cure en levrette, pendant que Viet Cong se chargeait de filmer tout ça pour Brazzers.
Le name dropping est certes flatteur pour ce jeune groupe ayant tout de même déjà deux EP à son actif, mais pourtant réaliste : de leurs compatriotes, on retient la distance de leur production, cette façon un peu hautaine de cracher leur venin. Des Canadiens, on épingle leur envie de foutre une grosse pâtée au public (on imagine très bien un véritable mur de son en live) et d'emprunter des chemins plus tordus et moins accessibles.
Autobahn, finalement, c'est un peu comme un White Lies à qui on aurait greffé une paire de couilles, un Interpol qui aurait retrouvé la rage de ses débuts ou un Editors qui aurait claqué la porte du Palais 12 pour préférer improviser un concert dans le premier rade croisé sur son chemin. Bref, tout ce qu'on aime fredonner secrètement sous la douche se retrouve chez Autobahn, augmenté de ce côté brut de décoffrage et urgent qui nous a fait craquer pour eux. Merci Leeds. Et merci Autobahn.