Declaration of Dependence
Kings of Convenience
Notre éminent rédacteur en chef l'annonçait, il y a quelques mois, suite à la sortie du Rules de The Whitest Boy Alive : 2009 sera sans doute une année Erlend Øye. A la sortie de Declaration of Dependence, le troisième album des Kings Of Convenience, on ne peut que confirmer : 2009 est bel et bien une année Erlend Øye! Mais bordel, ce Scandinave aux lunettes de geek et au talent certain, ce trublion de la pop-music des années 2000, arrivera donc chaque fois à nous séduire? La recette est pourtant inchangée, une pop-folk minimale, de la mélancolie et une voix aussi particulière qu'envoûtante. Ajoutez à cela un espace de cinq ans entre Riot On a Empty Street et le petit dernier Declaration Of Dependence, ce qui nous laisse largement le temps de s'impatienter, de ressentir une sensation de manque. Bref, une grande envie d'entendre les nouvelles comptines du Norvégien le plus mélancolique de la pop-music.
Le décor était parfait: la température dans mon surréaliste plat pays avoisinait les quinze degrés, l'hiver se faisait pourtant doucement une place, au vu du nudisme affiché par la végétation, tout en laissant encore les derniers rayons de soleil réchauffer nos cœurs. Je dépose précieusement la plaque dans le lecteur et voilà que commence la mélancolie folk des KOC, bande originale parfaite d'un automne ensoleillé. La musique du duo norvégien est du genre à coller sur de belles images, une musique cinématographique envoûtante, road-moviesque. Si les Kings Of Convenience avaient réalisé la bande originale d'Into The Wild, le film niais pour ados en mal d'aventure, ces superbes paysages filmés auraient évidement eu plus de classe, le folk du duo détenant le pouvoir de donner à nos vies et à nos yeux la grâce du cinéma.
Durant tout l'album, on voyage dans un nuage de douceur, de calme et d'allégresse. Les chansons de ce troisième album sont parfois accompagnées de rythmes plus tropicaux, chaloupés, sans néanmoins renier le style KOC. Encore une fois, les influences se trouvent chez Simon & Garfunkel, Belle and Sebastian ou encore les Beach Boys. Des chansons à siffloter, des airs pop à contempler, des harmonies à chérir, voilà de quoi regorge Declaration of Dependence, dernière petite pépite des Scandinaves. A l'écoute du disque, on aurait pourtant bien cherché quelques points faibles, histoire de terrasser (pour une fois), le bien trop trendy Erlend Øye : album toujours basé sur la même recette, musique épurée à l'extrême et finalement bien trop lisse, muzzak pour endroits branchés ou encore pop de carte postale. Mais il n'en est rien; à chaque écoute, on craque encore et encore pour la sincérité de leurs guitares, la beauté de la voix, ou encore leurs rythmes infaillibles.
Pas la peine de faire les durs, leurs jolies chansons romantiques et nonchalantes auront encore une fois raison de vous. Et oui, comme à chaque fois, leur nouveau disque vous accompagnera pendant un certain temps, pour finalement terminer avec les classiques, ces albums dont on ne se lasse jamais. Ecouter et réécouter Declaration of Dependance des Kings Of Convenience est une merveilleuse façon de passer l'hiver - de préférence au coin du feu.