Cripple Crow
Devendra Banhart
Ca y est, tout est enfin clair ! Le complot est à nos portes ! Après moult recherches scientifiques, recoupements mystiques et autres écoutes au ralenti de ses albums, la lumière fut (et même est) : Devendra Banhart est la réincarnation de John Lennon !! Comment avons-nous pu rester aveugles aussi longtemps ? Le bonhomme s’amusait pourtant depuis quelques temps à disséminer les indices, mais devant tant de naïveté ambiante, a décidé de tout révéler aux fidèles sur Cripple Crow - sans doute pour marquer à sa manière le 25ème anniversaire de sa propre disparition. La preuve par A + B en exclusivité pour GMD…
D’abord, il y a cette prolificité douteuse à une époque où la vie commerciale d’un album s’étire entre 18 et 24 mois : trois disques en l’espace d’un an, des cargaisons entières de morceaux (22 rien que sur le dernier délit), des EPs disséminés à tout-va (le dernier en date avec Jana Hunter date de l’été), tout cela n’est pas sans rappeler la période bénie des swinging 60’s. Il y a le look ensuite : ce Jésus-Christ latino réincarné en hippie souriant et incroyablement beau a remis la barbe au goût du jour et en a fait un signe de ralliement ("This Beard Is For Siòbhan" chantait-il l’an passé), comme à l’époque du bed-in de John & Yoko. Vous avez dit gourou ?
Et puis enfin, regardons les choses ou plutôt les titres en face : Rejoicing In The Hands ? C’est "Give Peace A Chance". Niño Rojo ? C’est la suite logique de "Mother". Cripple Crow ? C’est "Cold Turkey" à moins que ce ne soit "Shaved Fish". La pochette, elle, est une version glauque et illuminée de celle du célébrissime Sgt. Pepper des Beatles. Ces derniers ont un morceau à leur nom où le troubadour chante « Paul McCartney et Ringo Star sont les seuls Beatles qui restent ». D’où la conclusion suivante : Devendra est Lennon, et son pote Andy Cabic est forcément George Harrison. En plus, Banhart est un proche d'Antony qui a repris, sans ses Johnsons, "Happy Xmas (War Is Over)" sur la récente compilation Help - A Day In The Life (dans un troublant duo avec Boy George qui pourrait être Yoko Ono si ce rôle n’était pas déjà occupé par Bianca Cassidy).
La boucle est donc bouclée, la conspiration est partout et le Da Vinci Code est en fait un outil utilisé par les forces obscures pour détourner l’attention des masses du vrai complot. Paranos de France et d’ailleurs, commencez à vous barricader, vos enfants sont visés ("Long Haired Child", "I Feel Just Like A Child", "Chinese Children", c’est un hasard peut-être ?). Demain sur Goûte Mes disques : Will Oldham est un alien et Pascal Obispo est malheureusement un être humain.
PS : Au fait, Cripple Crow est une merveille, ce qui le rend encore plus douteux.