Crack My Bones
The Shoes
Yuksek, Brodinski, The Bewitched Hands, et maintenant The Shoes. La ville de Reims semble être le nouveau berceau d'une génération de musiciens tous plus talentueux les uns que les autres. Bon, il faut quand même savoir que Benjamin Lebeau et Guillaume Brière sont loin d'être des novices puisque si Crack My Bones est leur premier album, ils ont depuis trois ans alignés les maxis et les remixes en naviguant à chaque fois entre electro et pop (le tube "America" par exemple sur le Stade De Reims EP). Ils travaillent également dans l'ombre puisqu'ils ont produits des morceaux pour Raphaël, Gaëtan Roussel, Julien Doré ou encore Shakira.
Exilés à Londres pour enregistrer cet album, ils prennent leur temps pour parfaire les collaborations et la production, ici confiée au doué Lexxx qui a collaboré notamment avec Crystal Castles, Arcade Fire ou Madonna. Pour en revenir maintenant aux collaborations, la liste est longue et les Anglais largement représentés puisqu'on retrouve derrière le micro le stylé Esser, le jeune londonien Primary 1 (responsable d'un des meilleurs morceaux de l'an dernier avec Nina Persson), le chanteur des Wave Machines ou encore CockNBullKid. Antonin des Bewitched Hands, ami de longue date fait également partie de l'aventure de même que le pianiste fou Gonzales. Sur le papier, le casting est donc alléchant et l'objet est beau grâce à la géniale pochette réalisée par le photographe Gavin Watson.
Niveau contenu, 3 titres sur les 10 sont déjà connus depuis un certain temps à commencer par le hit instantané "People Movin'". "Stay The Same", le premier single, utilise plus ou moins les mêmes ressorts pop et le refrain a des chances de squatter votre cerveau pendant quelques temps. "Bored" enfin sorti en 2010 a lui bénéficié à accroître la cote de popularité du duo rémois puisque ce morceau a été utilisé pour un épisode de la saison 3 de Gossip Girl. Les nouvelles compositions sont quant à elles plus calmes et plus psychédéliques à l'image de "The Wolf Under The Moon" chanté par Antonin et accompagné par le virtuose Gonzales. Et si "Cliché" tombe un peu à plat, on ne peut pas en dire autant de l'entêtant "Cover Your Eyes" et du "Investigator" qui clôt de fort belle manière l'album. Mais si il ne fallait en retenir qu'un, ce serait sans conteste "Time To Dance", véritable bombe addictive qui vous fera comprendre l'utilité de la fonction repeat.
En résumé, un premier album à la hauteur des attentes, qui combine habilement le passé electro du duo et leur envie de proposer une pop de qualité. Bien aidé dans cette entreprise par des guests de talent, on peut dire que malgré une ou deux fautes de parcours le contrat est pleinement rempli.