Come of Age
The Vaccines
Quand les Vaccines ont déboulé sur un espace médiatique qu’ils n’ont pas manqué de phagocyter depuis, ces mecs avaient à peu près tout pour déplaire : portés au pinacle par une certaine presse en recherche permanente de sensations fausses, vendus comme the next big thing sur la foi de deux singles il est vrai très efficaces (« Wreckin Bar (Ra Ra Ra) » et « Post Break Up Sex »), objets d’un buzz que l’on sentait quand même méchamment artificiel, bien aidés par des gueules taillées sur mesure pour les encarts dans GQ ou Elle, et enfin auteurs d’un premier album pour le compte de Sony Music sans passer par la case « en indé ».
Forcément la méfiance était de mise, surtout quand What Did You Expect From The Vaccines?, malgré d’évidentes qualités, jouait un peu trop la carte de la sécurité et finissait par lasser en raison de son côté un peu trop monolithique. D’ailleurs, dans notre chronique, nous ne manquions pas de la souligner en enjoignant les Londoniens à se forger un caractère un peu plus trempé. Message reçu cinq sur cinq sur Come of Age, galette pour laquelle « album de la maturité » semble avoir été inventée. En effet, si le groupe de Justin Young a gardé une certaine affection pour les éjaculations soniques, elles dépassent désormais régulièrement la barre des trois minutes. Mais en optant pour une palette rythmique bien plus large que par le passé, le groupe peut se permettre des choses qu’il aurait été impossible d’expérimenter sur What Did You Expect From The Vaccines?
Varié et bien torché, Come of Age est le genre de disque qui réconcilie avec la hype sauvage. Une galette qui va certes faire un tabac auprès d’un public peut-être pas vraiment regardant sur la qualité, mais qui offre suffisamment de variété et de bonnes idées pour plaire à des oreilles un peu plus exigeantes en demande de plaisirs finalement assez simples.