Colours Move EP
Fuck Buttons
Découvert il y a peu par les auditeurs du monde entier, Fuck Buttons ne cesse de monter les marches du monde musical suscitant respect et admiration, et cela bien aidé par un premier album tout simplement renversant. Le duo fait donc sans aucun doute partie des artistes les plus méritants de cette année en cours, et leur Street Horrrsing jouera certainement un rôle de choix dans les classements de fin d’année. Bref, tout ça pour dire qu’avec le maxi qui se présente à nous, les risques de déception sont relativement maigres au moment d’entamer mon écoute.
Piochant dans les six titres qui composait le Street Horrrsing susmentionné, le duo choisit pour nous «Colours Move », titre surchargé de drones inquiétants et qui se développe sur plus de huit minutes, faisant jouer les percussions et voix criardes avec patience et talent. Une ballade tout ce qu’il y a de plus inamical coincée entre le psychédélisme de Panda Bear et la sournoiserie de Merzbow pour un résultat final probant de maturité. Mais le véritable intérêt de cet EP, sinon le véritable risque, est l’interprétation de « Sweet Love For Planet Earth » par le dandy anglais Andrew Weatherall. Un choix qui se révèle pertinent à tous égards quand on connaît la position de ce génie du son, à la croisée du rock et de la musique électronique. Weatherall opte pour une interprétation house teintée de wave qui fait ressortir à merveille la mélodie que l’on connaissait déjà si fragile et un côté rock qui s’assied sur une ligne de basse plantureuse et bien en chair. Sans pour autant dénaturer le titre d’origine, Andrew Weatherall tente un cross-over qui finit bien et qui se laisse apprécier pour son côté progressif et son break écclésiastique.
Il est donc évident que cet EP ne s’adresse qu’aux fans les plus durs du duo, qui ne peuvent plus dormir à l’idée de louper tout produit étiqueté « Fuck Buttons ». Il n’empêche que cette sortie tombe à point nommé pour nous rappeler que Fuck Buttons et bel et bien la surprise de cette année et que nul ne peut ignorer la partie qui se joue ici. Un gros quart d’heure de musique remontée à bloc qui se dégustera sans modération lors de vos moments d’errance.