City Lights Vol. 2: Shibuya

Nicolay

Hard Boiled – 2009
par Soul Brotha, le 24 septembre 2009
9

Ces derniers temps, Nicolay n'a pas le vent en poupe. Le producteur soul/hip hop néerlandais a encaissé quelques critiques, notamment après la sortie de Leave It All Behind, le (très attendu) deuxième album du Foreign Exchange (un duo composé de lui-même et de Phonte, leader du groupe de rap Little Brother). On lui a reproché un disque inégal, pas très cohérent et, malgré la qualité évidente de certains morceaux, on ne peut qu'être d'accord avec ce constat. C'est donc avec une réputation légèrement ternie que Nicolay sort ce Shibuya.

Visiblement, le producteur a été marqué par sa dernière virée à Tokyo pour consacrer tout un album à ce quartier si caractéristique de la mégalopole japonaise. Sur ce disque, Nicolay se recentre sur la musique qu'il fait le mieux: une soul inondée de synthés soyeux imprimant une ambiance aérienne et onirique. On accroche ou pas (certains s'endormiront et parleront de musique d'ascenseur) mais il s'agit là d'un son 100% Nicolay.

Il semblerait même qu'il renoue carrément avec les ambiances de Connected (premier album considéré comme culte par à peu près tous les connaisseurs de soul contemporaine), ce qui donne idée de la qualité de l'ensemble. "Crossing" ou "Saturday Night" font parfois un peu  monter les taux de BPM (avec brio, évoquant un peu la nu jazz à la Kyoto Jazz Massive pour ce dernier) mais c'est surtout une invitation au voyage que propose Nicolay. Simplement, il dresse ici une carte postale auditive de l'ambiance qu'il a ressentie dans les rues tokyoïtes. Des morceaux comme "Meiji Shrine" ou "Wake Up In Another Life" sont tout simplement sublimes, de petits bijoux de composition.

Après quelques premières critiques assez négatives déjà publiées ci et là, on pouvait craindre le pire de ce City Lights Vol. 2: Shibuya. Pourtant, le petit dernier de Nicolay est un véritable moment de bonheur. Le Néerlandais renoue avec les formules gagnantes qui ont fait son succès. Il signe ici un disque attachant, addictif quoiqu'un peu court - 45 minutes, c'est assez peu mais de toute façon, on n'a jamais assez des bonnes choses. Suffisant néanmoins pour s'offrir aisément une place parmi les albums les plus marquants du genre cette année.