California Nights
Best Coast
Best Coast a déboulé sur la scène indie californienne en 2009 avec une poignée de titres prometteurs, vite suivis d'un premier album, Crazy For You, réussite surf rock de 2010. Déjà à l'époque le groupe ne révolutionnait rien mais proposait une recette noisy pop qui servait de cocktail estival bienvenu : des mélodies accrocheuses, la voix mutine de Bethany Cosentino et une esthétique garage faisaient amplement l'affaire. Un solide disque qui nous avait fait passer un bel été en somme.
Mais la romance était restée une amourette de vacances, car dès leur seconde livraison, The Only Place, on avait senti l'envie du groupe de sortir du DIY pour commencer à muscler le son. Sans être inécoutable, l'album était bien moins accrocheur que son grand frère et faisait déjà craindre (le) pire pour la suite des opérations.
Sentiment confirmé ces dernières semaines avec la sortie de leur troisième long, California Nights sur lequel le duo cherche à conserver ce qui lui reste d'indie cred' avec ses refrains naïfs et son titre que n'aurait pas renié une Lana Del Rey après trois mojitos. Mais à trop gonfler les pectoraux (cette production sous stéroïdes...), les riffs ressemblent à du mauvais Weezer et les refrains à ceux des Cranberries, comme si convoquer les années 90 était le moyen d'être original en 2015. Evidemment le charme des débuts s'est volatilisé, peut-être parti se faire la malle avec Ali Koehler, bassiste originale virée entre les deux premiers disques - à moins qu'il ait préféré ne pas accompagner le groupe sur son passage en major, allez savoir.
Tout ça pour dire que même si tout le disque n'est pas à jeter étant donné qu'on trouvera toujours un amateur de solo de guitare dans son entourage qui prendra son pied sur "Heaven Sent" ou une copine un peu bourrée qui remuera son boule sur "Jealousy", on n'est pas non plus hyper chauds pour vous le recommander comme accompagnement de vos (vraiment très chaudes elles) nuits d'été, qu'elles soient californiennes ou non d'ailleurs.