Born in the UK
Badly Drawn Boy
Avec cinq albums en seulement six ans, on ne peut pas dire que Damien Gough, alias Badly Drawn Boy, soit du genre à se reposer sur ses lauriers. Notre ami toujours coiffé d'un bonnet rouge a en effet remporté le Mercury Music Prize en 2000 pour son premier LP, The Hour of Bewilderbeast, et a figuré en 2002 dans la liste des "50 groupes à voir sur scène avant de mourir" dressée par Q Magazine. Mais bon, aussi prolifique soit-il, Badly Drawn Boy a-t-il fait mieux que la bande originale du film About a Boy, en 2002 ? Pas sûr… Et ce n'est pas ce nouvel opus, intitulé Born in the UK, qui risque de changer la donne.
Dire que les albums de Badly Drawn Boy ne sont pas attachants serait franchement mentir. La voix de l'animal est toujours aussi douce et agréable à l'oreille, tandis que mélodiquement, il s'en tire toujours plutôt pas mal (mentions spéciales au diptyque "I Was Wrong / You Were Right" sur Have You Fed the Fish en 2002, "Another Devil Dies" sur One Plus One Is One en 2004, ou, bien entendu, "Disillusion" sur The Hour of Bewilderbeast, le single qui l'a fait connaître). Mais voilà, on a du mal à en dire autant de ce nouvel album. Bien sûr, ça sonne toujours pas mal, voire bien par moments, mais curieusement, aucun titre n'accroche vraiment l'oreille. Manque de persévérance ? Peut-être… Mais c'est peut-être aussi de la faute de ce disque, qui, curieusement, ne donne pas tellement envie de s'y pencher davantage. Comme une impression de déjà-vu, déjà-entendu, de redite, en somme.
Surtout, globalement, l'album sonne assez creux et vaguement pompeux, comme si Damien Gough avait, cette fois-ci, manqué d'un peu d'inspiration et qu'il avait tenté de masquer cette carence par des arrangements moins discrets, plus pompeux (les claviers kitsch de "Nothing's Gonna Change Your Mind", la guitare d'intro et les chœurs horribles de "Welcome to the Overground"…), sans compter le très eighties titre éponyme, digne du Queen des années 80 (en atteste d'ailleurs l'hymne britannique en ouverture. Gloups).
Le résultat final n'est pas déshonorant, loin de là, et les fans du gus n'auront pas tort de se procurer ce nouvel album, juste un peu en retrait par rapport aux précédents, qui pèche en fait par le manque de titre fort.