Blood From A Stone

Hanne Hukkelberg

Nettwerk – 2009
par Nicolas, le 20 juin 2009
7

Sans avoir l’air d’y toucher, Hanne Hukkelberg s’installe tout doucement dans notre quotidien musical puisque Blood From A Stone est déjà le troisième album de la Scandinave. Toujours pour le compte de Nettwerk, l’artiste poursuit donc sa marche en avant avec cet effort composé sur l’île norvégienne de Senja et enregistré dans le studio d’Hanne à Oslo. Autrement dit, la conception même de l’opus contraste de façon saisissante avec la mise en boîte de son dernier Rykestrasse 68 qui a vu le jour dans l’animation permanente d’une grande ville, en l’occurrence Berlin.

Fait étrange, si le brouhaha de la métropole avait engendré un album calme et mélancolique au possible, la tranquillité toute scandinave aura inspiré une œuvre plus enlevée à son auteur. Moins folk, plus pop, Blood From A Stone montre une Hanne Hukkelberg totalement décomplexée, à l’image de son imparable single au titre éponyme ("Blood From A Stone"). En dehors de cette émancipation, les influences rock, jazz voire métal de cette diplômée du Conservatoire d’Oslo se font sentir tout au long du disque sans toutefois prendre le dessus. Bien qu’accompagnée par ses fidèles musiciens, la Norvégienne a encore une fois convié toute une série d’invités de la scène scandinave, dont Bent Sæther de Motorpsycho, mais ne cesse de toucher à tout : basse, guitare, batterie, percussions, piano et bric-à-brac en tous genres. Celle qui se permet de terminer son troisième album par un morceau en norvégien (le planant "Bygd Til By") s’affirme aujourd’hui davantage au point de définitivement mériter les comparaisons avec Stina Nordenstam, Emiliana Torrini ou encore Björk.

Quand on regarde la carrière d’Hanna Hukkelberg dans le rétroviseur, on constate un glissement sur des terres plus pop, ce qui permet à la Scandinave de se renouveler sans cesse. Mais il est clair qu’en pondant des singles tels que "Blood From A Stone", la carrière de la demoiselle ne devrait pas tarder à décoller. C’est tout le mal qu’on peut lui souhaiter.