Blacklist
Kap Bambino
Depuis des semaines, on nous rabâche sans cesse le nom de Kap Bambino, un duo ordinaire de Bordeaux, qui devrait être une des prochaines sensations hexagonales. Et si l’on est passé jusqu’ici à côté de la furia concoctée par Orion Bouvier et Caroline Martial, la sortie de Blacklist sur Because nous a permis de rattraper un certain retard et surtout de nous forger une opinion sur une formation que l’on pourra contempler dans toute sa splendeur au prochain festival de Dour, aux Eurockéennes de Belfort voire au Pukkelpop à Hasselt.
De splendeur, il en est surtout question sur scène quand la belle se démène telle une riot grrrl car il faut reconnaître que, musicalement parlant, le propos ne vole pas bien haut. On avait zappé Zero life, Night vision, nous aurions été inspirés d’en faire de même avec Blacklist. En effet, cette tambouille sonore que l’on décrète généralement inclassable relève du pur chemin de croix quand il s’agit de faire hurler nos haut-parleurs. Marrant l’espace de quelques instants, ce mélange electro-punk tourne vite rond. Certes, les plus farouches défenseurs de Kap Bambino avanceront qu’il faut voir le groupe en live, qu’il prend toute son ampleur sur scène. On leur laissera cet argument même si, sur nos enceintes, le résultat est tout bonnement consternant. Bien que les mélodies (pour autant qu’on puisse les appeler de la sorte) soient binaires au possible, les hurlements incessants de la demoiselle s’avèrent encore plus irritants. Dans le même esprit, on préfèrera mille fois l’electro-punk-rock des Duchess Says qui possèdent un certain sens du groove et de la distorsion. À l’instar de The Death Set, Kap Bambino est un groupe grâce auquel on peut passer une excellente fin de soirée dans un chapiteau enflammé (on ne vous cachera pas qu’on pense à Dour) tout en étant sérieusement éméché. Seul le lendemain sera difficile et, comme d’habitude, on mettra ça sur le compte de l’alcool ingurgité. Mais peut-être que le mal viendra d’ailleurs pour une fois ?
Pas besoin de vous faire un dessin, Blacklist est le prototype du disque inutile. Et si on avance souvent qu’il est impossible pour une formation de trouver des dates sans cartes de visite, en l’occurrence des enregistrements, on comprend un peu mieux la raison du passage au format physique. Nous sommes venus, nous avons vu, nous nous sommes encourus !