Black Cat John Brown
Alamo Race Track
Alors que l’une des formations hollandaises les plus convaincantes de ces dernières années, à savoir John Wayne Shot Me, vient d’annoncer la fin de son aventure après 8 années de bons et loyaux services, un autre groupe provenant d’outre-Moerdijk, Alamo Race Track, effectue quant à lui un retour plus que fracassant avec son deuxième album Black Cat John Brown faisant suite au très éclectique Birds At Home.
Plutôt que de poursuivre dans la voie de la diversité à outrance, la formation menée par Ralph Mulder entend approfondir davantage le sillon pop-rock / post-punk. Et contrairement à ce qu’on pourrait penser, Alamo Race Track ne tombe pas dans la facilité, celle de produire un énième clone de tout ce qui se fait actuellement du côté de la perfide Albion (de Franz Ferdinand aux Arctic Monkeys en passant par The Long Blondes). Voilà, leur Black Cat John Brown a trop de classe pour être réduit au même rang que ces albums dont la succession des titres ressemble à un vaste copier-coller. Bien qu’une musique aussi riche puisse s’apprécier dès la première écoute, l’album des amstellodamois ne finira de se révéler qu’au fil du temps. Car si elle sait se la jouer brute de décoffrage ("Don't Beat This Dog", "Kiss Me Bar", "The Northern Territory",…), la rythmique de Black Cat John Brown n’emporte pas tout sur son passage. A ce titre, les Hollandais parviennent à ralentir la cadence pour nous offrir autant de moments délicats ("My Heart", "The Killing",…) dont ils auraient tort de nous priver.
A l’opposé donc de tous ces groupes anglais ne possédant qu’une corde à leur arc (voire à leur guitare), celle de nous faire taper du pied, Alamo Race Track nous prouve sa grande maîtrise du modèle pop, qui renvoie tant aux Strokes qu’au Velvet Underground en passant par XTC, combiné à un songwriting de qualité à faire rougir un Mark Linkous avec son récent Dreamt For Light Years In The Belly Of A Mountain. Heureusement pour nous, la bande à Mulder n’est pas anglaise tout comme elle ne fait pas la couverture du NME. On pourra donc aller les voir lors de leur prochain passage dans nos contrées sans devoir nous coltiner une horde de fans hyper hypés.