Beat Pyramid

These New Puritans

Domino – 2008
par Simon, le 8 février 2008
7

Alors que le grand public semble avoir détourné son regard de la scène britpop, aujourd’hui au point mort, le label anglais Domino (Franz Ferdinand, Arctic Monkeys, The Kills,...) fait de la résistance en proposant le premier album de These New Puritans, jeune quatuor anglais prometteur à en croire la folie qu’il provoque Outre-Manche. Britpop, oui mais pas tout à fait à en entendre les seize titres qui composent ce Beat Pyramid flambant neuf, à la croisée des chemins entre guitares saturées, riffs sautillants et rajoutes électroniques implicites.

Dangereux cocktail à première vue car, pris dans sa globalité, ce petit rock anglais a depuis longtemps montré les limites de sa consistance et peine à surprendre par son manque de renouvellement. Beat Pyramid se veut autre et, pour cela, décide d’incorporer à ses déferlantes de guitares un contexte électronique souvent discret mais qui se révèle salvateur à de nombreux égards. En effet, à en écouter le résultat final, These New Puritans aurait voulu jouer sur le terrain des plus grands, « Numerology » ou « Infinity Ytifini » jouant allègrement sur les plates-bandes de la clique à James Murphy avec ses vocaux monocordes et hypnotiques, tentant de traîner ça et là quelques mélodies pouvant rappeler les surdoués de Battles ou s’acoquinant avec le travail post-punk des The Strokes. Avec sa section rythmique implacable et son aisance à retourner sa veste en toutes circonstances, on assiste à un show sans temps mort, qui distille avec succès le bon goût de son travail afin d’éviter l’indigestion. Travaillant les détails électroniques avec délicatesse, on se rend compte que ceux-ci ne sont là que pour rehausser le contenu général, évitant d’étouffer l’organique à la manière d’un cuisinier qui insisterait sur les épices pour masquer le goût nauséabond d’un plat en décomposition.

These New Puritans fait donc un choix difficile : là ou certains auraient préféré se cantonner à des bases bien établies, ne s’exposant de la sorte à aucune sorte de risque, le groupe préfère prendre la tangente et défricher sa propre voie. En ce sens, Beat Pyramid est un disque honnête qui ne cache rien, qui assume ses éventuelles erreurs (certains titres traînant en longueur), conscient que leur travail se révèle en bout de course méritant. Car si l’initiative prise par le groupe ne sera probablement pas suffisante pour sortir la britpop de l’ornière, on prendra tout de même ce disque pour un exemple à suivre.