Amour Colère

Nicolas Michaux

Captain Records – 2020
par Amaury S, le 25 septembre 2020
7

Je dois avouer que l'enthousiasme n’était pas forcément de mise à l’annonce de la sortie du second album de Nicolas Michaux. D'abord, malgré un bon accueil critique, j'étais un peu passé à côté d’A la vie, à la mort sorti en 2016. Ensuite, le côté songwriter qui voyage à travers le monde en quête de rencontres, cultures, tout ça, ça va deux secondes. Enfin, le souvenir de jeunes Liégeoises en pâmoison devant Eté 67 réveillait encore il y a peu des jalousies adolescentes. Mais sous les conseils du rédacteur en chef, j'ai lancé Amour Colère et l'enchantement a été à la hauteur de la surprise.

Il faut reconnaître que Nicolas Michaux a bien fait les choses en ouvrant son album avec "Harversters" : mélodie qui lorgne vers Neil Young, notes de guitare floydienne, chant aérien tout en retenue, nous voilà plongés dans 3 minutes de volupté. Non content de son effet, il récidive (avec) "A nouveau" dans un texte en français évoquant renaissance au monde et deuil inachevé. Mais de la langueur à la torpeur, il n’y a qu’un pas et pour éviter toute léthargie, l'album nous entraîne vers "Ennemies" qui prend clairement une direction 80’s tout en conservant l'élégance des deux premiers titres.

Et c’est là toute la force de l’album. Avec Amour colère, Nicolas Michaux décline ses goûts et ses envies dans un univers sonore aussi cohérent que racé. Qu’on passe de la balade instrumentale trippante "Amour Colère", au très nouvelle scène française "Nos Retrouvailles" ou au rock de "Factory Town", on reste immergé dans cette ambiance aérienne et pénétrante. Le mérite en revient à cette production dépouillée mais donnant du relief aux instruments et évidemment à la voix si caractéristique du Liégeois.   

Avec Amour Colère, Nicolas Michaux se positionne presqu’en artisan de la chanson. Exilé dans son atelier caché sur une île danoise, il pioche dans les matières musicales et sculpte des titres en y apposant son style et sa sensibilité. Il résulte de la simplicité de cette démarche une honnêteté qui inspire le respect. Et il faut reconnaître que la qualité de cet album finit d’assoir le chanteur à la table des songwriters inspirés du moment, n'en déplaise à mes jalousies adolescentes. .

Le goût des autres :
7 Maxime V