A Place To Bury Strangers

A Place To Bury Strangers

Rocket Girl Records – 2008
par Nicolas, le 27 janvier 2009
7

S’étant déjà fait un nom courant 2006 à une époque où les démos circulaient sous le manteau, pour ne pas dire sur les plateformes de téléchargement, le groupe américain A Place To Bury Strangers débarque enfin dans nos contrées, un an après la sortie du premier opus aux États-Unis. Et il va sans dire qu’une attente aussi longue contribua au buzz qui entoure cette formation réputée pour être la plus puissante de New York. Avec son nom aux références bibliques, inspiré par le poème Aceldama de l’écrivain britannique Aleister Crowley, le trio risque bien de faire parler la poudre dans les prochains mois. D’autant qu’il se murmure que leur deuxième album est sur le point d’être terminé…

Au rayon des influences, on n’inventera rien en affirmant que le groupe puise dans le vivier noisy britannique. Ainsi, cet effort est un subtil mélange de shoegazing, de cold wave ou de post punk et les groupes cités pour évoquer son parti pris musical sont respectivement My Bloody Valentine, The Jesus & Mary Chain ou Interpol. On ne reviendra donc pas sur la filiation que l’on peut entrapercevoir entre A Place To Bury Strangers et les diverses formations précitées. Créant ses propres pédales d’effets, le leader Oliver Ackermann travaillant pour le compte de Death By Audio, la formation ricaine nous plonge dans un magma sonore composé de guitares distordues, de rythmes syncopées et de voix planantes, même si ces dernières se trouvent souvent en retrait. Psychédélique et halluciné, ce disque se révèle être sur la longueur un mur du son d’une puissance infinie qui en rebutera plus d’un. Retraçant leur parcours en puisant sur les EP’s et autres CD-R’s déjà sortis, ce premier effort a également été produit par le groupe. Dire que cela ne s’entend pas relèverait du pur mensonge : la voix sous mixée pourrait être celle d’un groupe d’ambient, le son est crade et manque quelque peu de finesse,… On mettra toutes ces petites lacunes sur le compte d’un choix esthétique car, au final, cette impression de lave en fusion cache une réelle évidence mélodique dans l’écriture.

De tout le foin fait depuis des mois autour d’A Place To Bury Strangers, il ressort que ce combo a des prédispositions indéniables et gagnerait encore à améliorer les conditions d’enregistrement de ses opus. Car il est clair que la formation a un potentiel énorme et ce serait un gâchis que de sombrer dans l’indifférence pour de simples raisons techniques. Nul doute qu’on en saura bientôt davantage sur la suite que le trio entend donner à sa carrière. De notre côté, on bout déjà d’impatience.

Le goût des autres :
5 Julien