A Little Girl, a Little Boy, and all the Snails They Have Drawn

Alors que The Delano Orchestra s’apprête à sortir son deuxième album en France, son prédécesseur franchit, quant à lui, les frontières du Benelux et nous permet d’évoquer cet A Lit­tle Girl, a Lit­tle Boy, and all the Snails They Have Drawn tout en respectant une certaine chronologie. Et en prodiguant par la même occasion une piqûre de rappel à ceux qui se seraient laissés quelque peu aller. Car c’est peu dire qu’on attend énormément des Auvergnats dans un futur proche…

Originaire de Clermont-Ferrand, à l’instar du duo Cocoon, le Delano Orchestra a donc fait parler de lui dans le courant de l’année dernière avec son premier effort au titre à rallonge. Ce dernier nous a permis de découvrir une magnifique fanfare que l’on qualifiera de folk, le groupe se revendiquant, lui, d’Elliott Smith et de Sparklehorse. Avec une classe folle et une retenue qui ne l’est pas moins, les compositions du Delano Orchestra sont de superbes natures mortes dont les montées post-rock ne peuvent nous laisser indifférents. Il suffit d’écouter « Frozen Lake », inévitable morceau de bravoure ouvrant le disque, pour comprendre où la formation veut en venir. Et si ce premier titre fait figure de sommet de l’album, il n’en demeure pas moins qu’on trouve là une œuvre d’une rare cohérence pour un coup d’essai. Mais ce qui frappe avec A Lit­tle Girl, a Lit­tle Boy, and all the Snails They Have Drawn, c’est qu’il faut lui laisser un temps d’adaptation, ou plutôt d’imprégnation. En effet, le dépouillement et la pureté toute cristalline de l’ensemble n’empêchent pas qu’il soit aride et relativement difficile d’accès. Cela dit, il faut cependant ajouter qu’au moment d’enregistrer cet opus le Delano Orchestra n’avait pas encore véritablement fixé son line-up.

En sachant tout cela, il est difficile de ne pas fonder de grands espoirs dans la nouvelle cuvée du Delano Orchestra, prévue pour ce printemps. En tout cas, le fait que le groupe se soit frotté à de nombreuses scènes laisse supposer qu’il s'est rôdé au fil de la tournée, ce qui en fait l’un de nos grands espoirs français des mois à venir.