6X6=36
Donnacha Costello
Connu pour ses prestations live grandioses, Donnacha Costello reste néanmoins un grand discret dans la caste des artistes minimal de renom malgré dix ans d’activisme forcené et presque trente maxis au compteur, c’est que l’énergumène prend un malin plaisir à brouiller les pistes : alors que son nom prétendait tout d’italien, c’est plus du pays des cornemuses, de U2 et de la pluie permanente qu’il faudra le chercher lui et son album. Et l’Irlandais pour le coup s’est fait plaisir en se permettant une petite curiosité plus que plaisante : six chansons de six minutes (rassemblant trois maxis), enregistrés en six jours, pour un temps total de... J’arrête là, vous avez compris. Cette démarche sympathique nous est, de plus, proposée dans un package vendu à prix réduit, décidemment il y a de quoi lui donner le bon Dieu sans confession à cet Irlandais.
6x6=36 Ce sont donc six titres de minimale qui évoluent dans une même veine hypnotique, presque ambiante parfois, où la rigueur de l’Irlandais et son amour des machines entraînent des constructions ludiques qui varient entre tracks dance floors délirantes (6.2), structures parfois proches de celles de Plastikman (6.1), nappes minimalistes et arides s’apparentant à un immobilisme déroutant (6.5) ou encore ambiances electro dark (6.6), le tout brassé par un synthétisme caractéristique et des sonorités lubriques et salaces. Et même s’il y a de quoi rester sur sa fin au terme de ces six pistes de bonne facture, on se plaît à relancer la machine par pur esprit de gourmandise (ou peut-être par frustration aussi) pour redécouvrir un peu plus l’univers du producteur. Mini chronique pour un mini album qui incitera sûrement pas mal de lecteurs à se plonger dans le travail plus large et sensiblement plus fourni de l'artiste, que cet album ne pouvait laisser présager.