24 Hour Karate School Part 2
Ski Beatz
Près d'un an après la parution du premier épisode de la série des 24 Hour Karate School, Ski Beatz revient en cette fin d'été 2011 pour nous proposer son deuxième album solo, suite logique du premier numéro. Le faiseur de hits des 90's a ainsi la ferme intention de marquer de son empreinte la production des années 2010, avec ses terribles lignes de basses et ses drums cinglantes. La conquête avait déjà commencée l'année dernière avec un premier opus à la guest list vertigineuse (Wiz Khalifa, Curren$y, The Cool Kids, Stalley ou Mos Def) laissant toutefois un arrière-goût d'inachevé, avec une tracklist plutôt déséquilibrée. Cette année, Ski a fait appel à des emcees moins « flashy » mais certainement plus affamés (Tabi Bonney, Locksmith, Dash), tout en gardant un ossature de rappeurs confirmés (Stalley, Mikey Rocks, Freddie Gibbs). Voyons donc ce qu'il ressort de ce deuxième effort.
A première vue, les stigmates que l'on pouvait percevoir sur le premier opus sont encore malheureusement au rendez-vous: de bonnes instrumentales mais maladroitement valorisées, ainsi qu'un manque flagrant de fougue et de solidité sur la longueur. Même si tous les ingrédients sont là, la mayonnaise ne prend pas. Et le résultat est plutôt fade. On tombe toutefois sur des pépites, comme ce terrible « Lookin For Me » en featuring avec les LEP Bogus Boys et un refrain meurtrier, soulful à souhait. Et si l'entité du disque laisse à désirer, on trouve de bons rappeurs en le décortiquant un petit peu, et on se rend compte que l'écurie Bluroc menée par le roi des hipsters Dame Dash excelle en matière de scouting. Dash (le jeune rappeur, pas Dame) ou encore Najee figurent au rayon des bonnes surprises, sans oublier Tabi Bonney, qui risque de faire son petit bonhomme de chemin. La maison mère DD172 a le nez creux, et même si les albums de Ski ne sont pas vraiment à la hauteur de son talent, les vertus de sa retraite active en tant que dénicheur de talent ne font pas l'ombre d'un doute.
Pour en revenir au disque, peu de choses à en tirer à part quelques bonnes idées et des featurings intéressants. Comme lors du premier opus, le constant est le même : du talent, mais pas vraiment d'alchimie et des satisfactions trop disparates pour assurer le temps d'un disque. Ski Beatz reste un maître, mais incontestablement, il sert mieux son art lorsqu'il distille son savoir faire à quelqu'un d'autre. Et c'est bien dommage.