Steam Days
Nathan Fake
C’est avec la sortie du In Our Heads de Hot Chip que Nathan Fake s'était rappelé à notre bon souvenir tant le morceau "Flutes" semblait s'inspirer des merveilleuses et élégiaques envolées de « The Sky Was Pink » dans sa version trance sublimée par James Holden en 2004. En cette rentrée, l'Anglais sort son troisième long format, Steam Days. Nathan Fake, toujours pas trentenaire, possède à son actif deux albums, des maxis et des remixes à foison. Ses deux premiers albums teintés de mélancolie, de beats breakés, de noise et de techno étaient plutôt réussis même s’ils n’ont jamais réussi à surpasser l’hymne des débuts. Nathan Fake, bien que proche cousin des artistes de Warp, prenait néanmoins ses distances en imposant une signature sonore personnelle et novatrice: sons brumeux, étrangetés électroniques en tous genres, dissonances et utilisation de filtres donnant une patine ancienne.
D’emblée, Steam Days étonne par son classicisme electronica. L’impression d’écouter un disque déjà entendu mille fois chez Aphex Twin, Squarepusher ou Boards of Canada, pour ne citer que les meilleurs, persiste presque jusqu’à la fin. Mais l’étonnement fait vite place à la déception. Il est en effet impardonnable de devoir attendre « Neketona », neuvième morceau sur un total de onze, pour enfin tendre une oreille plus attentive. « Glow Hole », le titre suivant qui clôture presque l’album, fonctionne à merveille mais arrive hélas bien trop tard. Les purs fans d'IDM vont sans doute se réjouir d’avoir quelque chose à se mettre sous la dent. Mais le problème de Steam Days, c’est qu’il n’apporte absolument rien de neuf. Humble hommage au genre sans magie, sans apesanteur ni attraction, le résultat est fade et dispensable alors qu’une pléthore d’albums bien mieux fagotés (Dan Deacon, Daphni, Four Tet) se bousculent au portillon en cette rentrée. C’est dommage, quand on connaît le potentiel du personnage. Grosse déception pour ce retour raté, mais A Goûte Mes Disques nous gardons l’espoir de jours meilleurs.