Blackmagic
José James
Avec The Dreamer, José James s'est offert une entrée en matière éclatante. Ce qui restera comme un des disques majeurs de l'année 2008 nous a permis de faire connaissance avec un chanteur atypique: jazzman à casquette, vocaliste surdoué aux élans scat et hip hop. L'illustre Gilles Peterson ne s'y était pas trompé et avait signé le bonhomme sur son label, Brownswood Recordings.
Deux ans plus tard, le New-Yorkais est de retour avec un sophomore album forcément très attendu. Peu après l'annonce de la sortie de ce Blackmagic, une information étonnante est tombée, celle de la collaboration de Flying Lotus au projet. Il était, en effet, difficile d'imaginer ce qu'allait donner le mariage de l'univers jazzy de JJ avec l'abstract hip hop du petit-neveu d'Alice Coltrane. Au final, trois morceaux sur les treize de l'album et, autant le dire, pas les meilleurs. "Blackmagic", "Code" et "Made For Love" laissent entrevoir des atmosphères à la fois feutrées et urbaines sans pour autant faire décoller l'auditeur. L'ensemble manque de naturel.
La présence de FlyLo est en tout cas caractéristique de la volonté de José James de sortir du carcan purement jazz de The Dreamer. L'album dans son ensemble est moins feutré, plus urbain, en un mot, plus soul. On se délectera de "Save Your Love For Me" ou encore "Lay You Down", deux midtempos délicieux à l'orchestration sobre, permettant à la voix d'or de José James de s'imposer avec délicatesse.
En tous les cas, le chanteur new-yorkais passe l'examen du deuxième album avec brio. Sa palette musicale s'est nettement élargie avec Blackmagic, l'imposant comme un des meilleurs chanteurs soul de son temps. Même si tout n'est pas parfait et manque légèrement de cohérence (tout l'inverse de The Dreamer), le bilan est largement positif. 2010 ne commence peut être pas si mal.