Pusha T transforme le petit cul de Drake en filet américain sur The Story of Adidon
Le rap étant la nouvelle pop, il n'est pas étonnant que ses plus grosses vaches à lait pensent davantage aux zéros qu'ils peuvent enchaîner sur les chèques qu'à la crédibilité sur le long terme de leur projet. Pas étonnant non plus que vu les sommes potentiellement engagées, la communication soit tellement cadenassée qu'elle entraîne une édulcoration totale des messages, faisant regretter à ton pote trentenaire qui n'écoute que "des sons qui kickent lourd" la grande époque des rap feuds des 90's.
Mais ce week-end, Drake et Pusha T ont décidé de régaler tous les gens qui adorent sortir le GIF "Michael Jackson qui mange du popcorn" sur les réseaux en réactivant la bisbille qui les oppose depuis une bonne dizaine d'années quand même: tout a commencé par quelques lignes sur le premier titre de son énorme DAYTONA ("The lyric pennin’ equal the Trumps winnin’/ The bigger question is how the Russians did it/ It was written like Nas, but it came from Quentin") évoquant la collaboration entre Drake et un ghostwriter. Une accusation qui avait déjà été à l'origine d'un bon gros beef en 2015 avec un Meek Mill, qui pour le coup avait pris bien cher.
Se sentant assez fort pour s'en prendre à Pusha T, Drake a sorti ce week-end son "Puppy Freestyle" dans lequel il tire à vue et s'attaque au personnage qu'il incarne ("You might have sold to college kids for Nike, Mercedes/But you act like you sold drugs for Escobar in the ’80s") ou à son mentor Kanye West ("If you rebuke me for working with someone else on a couple of V’s, what do you really think of the nigga that’s making your beats?/I’ve done things for him, I thought that he never would need/Father had to stretch his hands out and get it for me").
Un bon petit diss track c'est sûr, mais qui aura surtout eu pour effet d'aider Pusha T à se surpasser sur "The Story of Adidon" sorti cette nuit. Sur le beat du "The Story of O.J." de Jay-Z, Pusha T passe à la vitesse supérieure et attaque le Canadien avec la délicatesse d'un hooligan russe en goguette sur le Vieux Port. On vous conseille de passer par la page Genius dédiée pour saisir toutes les "finesses" et "nuances" du texte (on est un peu obligé d'insister sur les guillemets), mais on peut déjà vous dire qu'entre l'enfant illégitime de Drake avec une star du porno, ses relations compliquées avec son père, sa probable future signature avec Adidas ou la sclérose en plaques de son producteur Noah '40' Shebib ("OVO 40, hunched over like he 80, tick, tick, tick / How much time he got? That man is sick, sick, sick"), on se dit que Drake va devoir se mettre au niveau du meilleur diss track de tous les temps pour ne pas passer pour une baltringue. What a time to be alive.