Quand la rentrée se croise avec les vacances tardives de certains membres de la rédaction (dont l'auteur de ces lignes), ça occasionne des retards impardonnables. Comme par exemple notre papier consacré au dernier Dr. Dre sur lequel on a pas mal de (bonnes) choses à dire. Mais pour l'heure, on préfère vous donner rendez-vous plus tard dans la semaine pour faire le point sur Compton. Et en attendant, on va vous parler du secret le mieux gardé du dernier album d'André Young, Anderson .Paak.
Au milieu d'une jolie dream team d'invités allant de Kendrick Lamar à Xzibit (!), le Doc a en effet eu un éclair de génie en conviant à sa sauterie celui qui était encore récemment un inconnu au bataillon de 29 ans, plutôt beau gosse. On sait désormais qu'il est aussi très talentueux, puisque c'est sa voix qui vient habiller deux des plus importants titres de Compton, "All In A Day's Work" et le tubesque "Animals" produit par DJ Premier.
Pur produit de cette génération de chanteurs / rappeurs, le bougre peut également se targuer d'un épatant charisme. C'est bien simple: sa performance permet au Doc de panser la disparition de Nate Dogg, celle-là même qui a mis à mal la sortie de Detox. Une bien belle muse de rechange sur ce qui ressemble quand même à son ultime effort discographique.
Le crooner n'en est pourtant pas à son coup d'essai: l'an dernier, il s'était acoquiné avec Stones Throw pour la distribution de Venice, un disque rempli de petites pépites qui trouvait autant son inspiration dans le UK Garage grand public façon Disclosure ("Luh You") que dans la pop qui baigne dans le sucre ("Miss Right"). Un disque finalement assez éloigné de ses exploits soul sur le disque du Doc et qui fait la part belle à pas mal de producteurs dont le succès se cantonne (un peu tristement) au nombre de clics sur Soundcloud, à l'instar des prolifiques Ta-Ku, TOKiMONSTA et Knxwledge.
C'est d'ailleurs avec ce petit dernier qu'il forme le combo NxWorries. Tous les deux travaillent actuellement sur leur premier projet à quatre mains dont la date de sortie devrait être bientôt dévoilée. Annoncé quelques semaines seulement après la sortie de Compton, il nous donne en tout cas le sentiment que le père Paak est du genre à charbonner comme un pak-pak plutôt qu'à cachetonner - on a ici envie de le rapproche d'un BJ The Chicago Kid.
Et si l'on s'en tient à ce premier single impeccable, baptisé "Suede", on a beaucoup de (bonnes) raisons de penser que le meilleur est à venir. Bref, vivement la suite.