Compilation GMD : Jeunes Pousses vol 7
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Loin de nous l'idée de nous la péter, mais le tableau de chasse de notre série de compilations Jeunes Pousses commence à avoir de la gueule : entre les Polarsets qui posent un single sur Kitsuné, Young Michelin qui remporte le concours CQFD des Inrocks ou les Givers dont la cote de popularité commence à monter en flèche aux States, les raisons d'être fiers de nos petits protégés ne manquent pas. Pour ce nouveau volume, on n'a évidemment pas touché au concept, en prenant toutefois soin d'adapter le tracklisting à la saison. Ce qui nous donne un septième volume contenant 17 titres pour une heure de musique bien tassée. Et parmi tous ces titres, on trouve comme à l'habitude un peu de tout. Et comme à l'habitude, on espère que c'est surtout la qualité du produit qui vous séduira. En tout cas, de notre côté, on y croit. Évidemment, tout dépendra de vous. On le répète, il convient d'opposer à cette tendance à l'uniformisation des sons et à la consommation effrénée la nécessité de prendre le temps de découvrir des artistes qui ne passent peut-être pas en « heavy rotation » sur les ondes ou font les choux gras des cinq mêmes blogs prescripteurs. Ceci étant, on ne le dira jamais assez: malgré une certaine absence de reconnaissance, ces artistes ne doivent pas forcément forcer leur talent pour faire la nique à bien des têtes de gondoles en préfabriqué.
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Saint Motel
Puzzle Pieces
Faute de mieux, on dira des Américains de Saint Motel qu'ils sont « pop rock ». Pourtant, on le sait, il n'y a rien de pire pour un groupe que de se voir flanqué de ces deux substantifs, tant ceux-ci sont souvent synonymes de musique un peu touche-à-tout et résolument frileuse. Alors certes, ce groupe de Los Angeles ne réinvente pas la roue, mais ce qu'il perd en originalité, il le gagne en efficacité. Avec son piano nous rappelant au bon souvenir de Ben Folds Five et ses vibrations positives qui évoquent le tube « Pumped Up Kids » de Foster The People, on se sait très vite entre de bonnes mains pour passer de bons moments de détente, sans le moindre stress mais avec de la bière fraîche et des potes plus qu'il n'en faut.
www.saintmotel.com
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Razika
Eg vetsje
Si je vous parle de ska, au pire vous allez me ressortir ces groupes de punk californien qui ont bercé votre adolescence avec le peu de classe qu'on leur connaît. Au mieux, vous me parlerez des Specials, ou peut-être du « A Punk » de Vampire Weekend. Et c'est plutôt chez ces deux derniers qu'il faut aller tripatouiller pour trouver une quelconque filiation avec les trois Norvégiennes de Razika. Signées sur Smalltown Supersound, label sur lequel on retrouve le meilleur du son norvégien d'aujourd'hui et de demain (de Annie à Todd Terje en passant par Lindstrom), les quatre filles de Bergen redonnent ses lettres de noblesse à un genre depuis longtemps snobé par l'intelligentsia rock. Elles s'offrent même le luxe d'une tranche d'exotisme en chantant tout cela dans leur langue maternelle et en y ajoutant un sensibilité pop 60's du meilleur effet. Et tout à coup, on voudrait que l'été ne se termine jamais. Et que Razika en constitue la bande son de ses plus beaux moments.
soundcloud.com/razika
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Dirty Gold
California Sunrise
Aaah, San Diego… Ses palmiers, ses marques de bronzage et son sable dans le fond du Speedo. Les jeunots de Dirty Gold sélectionnent les meilleurs grains de leur plage natale et nous confie « California Sunrise », une ballade langoureuse qui respire la sea, le sex et le reste. Des percussions tropicales, une voix qui semble provenir d'un transistor oublié sur un bar, quelque chose de Vampire Weekend somnolant dans un transat si ceux-ci ne craignaient pas tant de se prendre un coup de soleil…
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ALB
Golden Chain (feat. The Shoes)
Ces dernières années, le belle ville de Reims s'est trouvé une nouvelle spécialité, pour le coup succulente: nous abreuver de gens particulièrement biens et dont la propension à foutre la banane est plutôt phénoménale. Et c'est cette fois au tour d'ALB de tenter sa chance sur nos platines, suivant l'exemple de ses amis Yuksek, The Bewitched Hands ou The Shoes, D'ailleurs, pas radins pour un sou, ces derniers sont venu prêter main forte. Parce que ALB, c'est le projet du seul Clément Daquin, et qu'un petit coup de pouce n'a jamais fait de mal à personne. De ce « Golden Chain » de saison, le label d'ALB nous dit qu'il s'agit d'une « escapade 8 bits tropicaliste » et franchement, on n'a pas trouvé mieux pour décrire ce morceau qui dégage de la bonne vibration avec autant de générosité dans l'effort que DSK lorsqu'il croise une femme de chambre en goguette.
www.myspace.com/wearealb
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The New Wine
Crescendo
Cela fait maintenant quelques années que The New Wine existe. Le groupe est même passé par la France et la Belgique, notamment en compagnie de leurs impeccables compatriotes de The Whitest Boy Alive, pour qui ils étaient alors chargés d'essuyer les plâtres. Et on comprend tout de suite à l'écoute d'un titre comme « Crescendo » ce qui a poussé Erlend Øye à demandé à ces quatre-là de jouer le rôle de lance de rampement de luxe. En effet, à l'instar de TWBA, The New Wine trouve son équilibre dans ce sens du groove irrésistible et cette quête permanente de la rythmique qui fait mouche, en ne manquant pas d'ajouter à l'ensemble une petite touche nu-disco du meilleur effet. Le groupe devrait bientôt être de retour par chez nous pour y défendre son petit dernier, dont est issu ce titre. Et cette fois, vous ne pourrez pas dire qu'on ne vous avait pas prévenus !
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Edwin Van Cleef
Lisztomania (feat. Jane Henley)
Dans la catégorie tube ultime, le « Lisztomania » de Phoenix est plutôt du genre à écraser la concurrence sans jamais donner l'impression de forcer son talent. Aussi, se dire qu'il est possible d'en faire une reprise qui tient la route relève de la gageure. Mais visiblement, Edwin Van Cleef n'a pas froid aux yeux et a convié la chanteuse Jane Henley pour donner un peu de sensualité à sa réécriture tout en maximalisme baléaric du classique de la troupe versaillaise. Certes, ces 4 bonnes minutes passées en compagnie du producteur de Leeds ne nous feront pas oublier les innombrables qualités de l'original, mais elles ont au moins le mérite de nous faire découvrir le morceau sous un autre jour, encore plus léger et insouciant. Bref, comme le dirait très justement Thérèse : c'est fin, très fin, ça se mange sans faim.
soundcloud.com/edwinvancleef
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Starfucker
Julius
On va tout de suite passer sur le nom du groupe, pas vraiment du meilleur goût, pour se concentrer pleinement sur la musique, elle certainement plus intéressante. Si la formation est américaine, on ne tiquerait pas le moins du monde si on nous la disait d'Europe ou d'Australie. En effet, en matière d'electro-pop aux formes généreuses et à l'hédonisme caractérisé, ces deux continents mènent la danse avec des structures comme Modular ou Kitsuné comme têtes de gondole, et c'est clairement là que le groupe se sentirait le mieux à sa place. Mais c'est chez Polyvinyl qu'il a atterri, et à l'écoute d'un titre aussi efficace que « Julius », on comprend rapidement que les questions d'origine ou de label ne préoccupent pas vraiment Starfucker. Et c'est tant mieux ainsi.
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Hyphen Hyphen
Grace
Franchement, il ne faut pas être jury à X Factor pour prédire aux Parisiens d'Hyphen Hyphen un avenir radieux. Sur leur premier EP, le joliment titré Chewbacca I'm Your Mother, Santa, Line, Puss et Zak réalisent la synthèse parfaite d'une somme d'influences tout sauf dégueulasses. A la croisée des chemins entre Phoenix, Foals et Metronomy, la musique de ces quatre Français cultive un sens du groove qui charme les guiboles et éveille les sens dans une ambiance qui n'est pas sans rappeler les meilleures trouvailles du label Kitsuné. Ceci étant, c'est dans les petits papiers de Because Music (Kap Bambino, Justice, Selah Sue) que Hyphen Hyphen se trouve actuellement, ce qui nous fait dire que ces quatre-là se trouveront vite à l'étroit dans le costume d'outsider qu'il revêtissent à l'heure actuelle…
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Im Takt
Afrika
Formé au sein de la riche scène brestoise (Savate, Mnemotechnic, Arch Woodman...), Im Takt se démarque de ses camarades par un son clair et puissant qui dégage une énergie contagieuse. À l'image de leur titre « Afrika », Im Takt évolue dans une pop-rock dansante et vitaminée riche en inspirations 80s. La rythmique effrénée et les choeurs d'"Afrika" en font un tube en puissante, qui devrait assez rapidement dépasser les limites Finistériennes. Im Takt est un groupe curieux qui n'a pas peur de flirter avec le Krautrock, l'électro, la pop pure. Un cocktail plutôt prometteur.
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Reptar
Houseboat Babies
Ces trublions en provenance d'Athens observent une ligne de conduite très stricte : surtout ne pas grandir. Quoi qu'il arrive, boire de la bière cheap et jouer dans des placards à balais où des casquetteux et des filles à grosses lunettes font connaissance en s'agitant aux bleeps des synthés. Une règle qui devra sans doute s'adapter au succès croissant de leur pétillante afro-pop déjà mise en boîte par le producteur Ben Allen (Animal Collective, Gnarls Barkley, Matt & Kim) et à l'affiche du prochain Lollapalooza. Du fun, de l'insouciance et des clappements de mains.
reptarmusic.com
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Kid Bombardos
Flat Sounds
Quelque part dans la région de Bordeaux, trois frères ont eu les couilles de croire qu'ils pouvaient rivaliser avec les pointures anglo-saxonnes du rock sauvageon. Pour se mettre en condition, ils empruntent le nom de ring de leur boxeur d'arrière-grand-père et font braiser leurs guitares sur les charbons des Strokes. Bien en a pris leur impudente jeunesse puisque le groupe prouve en quelques morceaux bien trempés qu'être français n'empêche pas de fracasser des batteries dans la bonne humeur. Tout ira bien maintenant, cet affreux cauchemar de BB Brunes est enfin terminé…
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Art Imperial
When I'm With You I Feel Dumb
« When I'm With You I Feel Dumb »… On est tous passés par cet état de grâce un brin gênant et on sait que pour faire mouche, ce genre d'émotion ne peut être rythmé par la guitare rachitique d'un folkeux tout crasseux qui joue les pleureuses au fond d'un bois lugubre. Non, ce genre de béguin béatifiant doit s'accompagner d'un rock simple et efficace, magnifié par un refrain qui peut de préférence se hurler en cœur avec le chanteur. Et cela, Art Imperial l'a très bien compris et nous sert sur un plateau d'argent un titre énergique, quelque part entre le surf rock The Shadows et l'esthétique lo-fi de Girls.
artimperial.bandcamp.com
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Francis International Airport
Monsters
Essayer de trouver un bon groupe de rock autrichien est au moins aussi simple que de donner le nom d'un grand joueur de football ouzbèke. Mais petit à petit, les choses commencent à changer, et les gars de Francis International Airport sont à la tête de ce renouveau. Originaire de Vienne, le groupe commence enfin à percer à l'international avec In The Woods, un album ambitieux qui le voit essayer de s'amuser sur les mêmes terrains de jeux que Beach House ou Grizzly Bear. Obsédée par le souci du détail et de la mélodie bien faite, la formation autrichienne enchaîne les moments de grâce, à l'image de ce « Monsters » au refrain enlevé et relevé par des guitares que ne renierait certainement pas un groupe comme Interpol.
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BRNS
Mexico
Quelques mois à peine après la mise en place du groupe, les gaillards empochent le premier prix du concours Tremplin au Verdur Rock à Namur, les mains dans les poches ou presque. Autant vous dire que les oreilles les plus avisées misent déjà leur bas de laine sur l'avenir radieux des Bruxellois, qui se faisaient encore appeler Brains il y a peu. Si certains se plaisent à qualifier leur musique d'"expérimentale" (alors que tapoter sur une bouteille de bière vide avec une cuillère n'a jamais suffit à faire une bonne chanson), BRNS, de son côté, joue habilement avec les nerfs de la pop à l'aide d'une section rythmique tout-terrain, des harmonies tendues et des mélodies qui vous prennent sans cesse à rebrousse-poil. Et vous en redemanderez encore, petits fripons que vous êtes…
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The Sad Cobras
Bernice
En même pas trois minutes chrono, les Américains de The Sad Cobras parviennent à nous faire un résumé réussi de tout ce que l'on aime dans ce genre bâtard qu'est le rock indie : entre le jeu de batterie simpliste, le détachement de surface digne des meilleurs Pavement, le vent de liberté totale qui se dégage du jeu de guitare ou le chant parfaitement imparfait, ce sont les amateurs de mélodies en apparence anodines mais délicieusement attachantes qui vont se régaler.
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Corte Real
Ligne 15
Originaires de Versailles, les Corte Real nous rendent bien heureux d'entendre un peu de pop de frenchies. Voix très inspirée de Dylan, arrangements dignes des grands groupes pop des sixties (Grateful Dead, The Byrds...), c'est plutôt du côté des anglo-saxons que les six amis vont puiser leur inspiration. "Ligne 15" est un parfait morceau estival, lumineux, inspiré et up-tempo. Et faut souffler un vrai vent de fraîcheur sur la scène parisienne.
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Code Pie
Baby
Dans la famille des reprises décalées, je demande Code Pie et leur cover surprenante du « Baby » de Justin Bieber (on se passera de tout commentaire sur l'originale). Une version indie pop bien sentie qui rappelle les débuts des Écossais de Camera Obscura, jouant sur la même vague mélancolique et harmonieuse. Un slow décalé, qui fera définitivement oublier la voix nasillarde et les arrangements lourdingues du jeune Bieber (pas de commentaires sur l'originale, on avait dit!). Mais l'autre bonne nouvelle, c'est que les Canadiens ne versent pas que dans le second degré, ils écrivent aussi de très bons morceaux. A titre d'information, leur dernier album est très éclectique et plein d'écarts plus qu'intéressants. À surveiller de près !
codepie.bandcamp.com
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